L’ancien grand patron de Juste pour rire Gilbert Rozon ne veut pas être qualifié de « prédateur » et veut forcer un regroupement de femmes à retirer ce mot de l’action collective le visant.
« [Ce terme] est calomnieux et diffamatoire en plus d’être non pertinents », s’insurgent les avocats de Rozon, dans une requête que Le Journal a pu consulter.
Rozon a ainsi à nouveau répliqué à l’action collective intentée par Les Courageuses, un groupe de femmes affirmant avoir été agressées par le magnat de l’humour déchu entre 1982 et 2016. Ce groupe, qui regroupe pour le moment une vingtaine de femmes, lui réclame un minimum de 10 millions $ en dédommagement collectif, en plus de montants individuels non chiffrés.
« Rozon est un homme âgé de 63 ans qui a agressé et harcelé sexuellement de nombreuses femmes et filles sur une période s’échelonnant sur un minimum de 34 ans, de sorte qu’il mérite la qualification de prédateur sexuel », peut-on lire dans la demande d’action collective.
Les Courageuses indiquent également que Rozon a déjà « violé, brutalisé et harcelé » des femmes.
« Viol »
En plus de vouloir faire retirer le terme « prédateur » de la demande du groupe, Rozon en a aussi contre le mot « violer ». Selon lui, ce terme réfère à un acte criminel alors que l’action collective se déroule en cour civile.
Notons que depuis 1983, le mot « viol » a été retiré du Code criminel, qui emploie maintenant le terme « agression sexuelle ». Le terme « prédateur » n’apparaît nulle part non plus dans le Code criminel.
L’ex-magnat de l’humour affirme que seule la chambre criminelle du tribunal « peut se prononcer sur la qualification d’actes criminels », même si l’on voit régulièrement des victimes se tourner vers le civil afin d’obtenir des dédommagements pour des actes qui peuvent aussi être criminels.
Rozon affirme également que les passages référant à une enquête policière sur lui ne sont « aucunement pertinents » pour la chambre civile de la Cour supérieure du Québec.
À moins d’un accord entre les parties, un juge devra trancher sur les demandes de Rozon. La Cour supérieure n’a pas encore décidé si le recours collectif des Courageuses peut ou non aller de l’avant.
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