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Le film Identités: quand le masque tombe

Il y a eu beaucoup d’investissement de la part de Samuel Thivierge dans son dernier long métrage Identités, et aussi une importante et imprévisible part de vécu. La saga qui a suivi la vente de la pourvoirie appartenant à sa famille s’est en effet immiscée dans le projet. Portant les chapeaux d’acteur, de scénariste, de réalisateur et de producteur, le Félicinois signe un drame psychologique tourné au Lac-Saint-Jean, comprenant des têtes d’affiche telles que Gilbert Sicotte et Samy Naceri. À l’aube de la première qui aura lieu le 7 juin à Saint-Félicien, Le Progrès s’est entretenu avec le cinéaste.

Certaines coïncidences sont fortuites, et d’autres étonnent et sont marquantes. Bien avant que l’épisode de la vente frauduleuse de la pourvoirie de son père – qui a fait les manchettes, car ce dernier n’a jamais vu la couleur de son argent – survienne, Samuel avait obtenu un rôle dans un long métrage dont l’intrigue tourne autour de la fraude et du vol d’identité. Ce film n’aura jamais été produit, mais avec le recul et surtout après avoir vécu de l’intérieur les contrecoups d’un fraudeur, le réalisateur a décidé de se porter acquéreur du scénario et d’y inclure les tenants et aboutissants de la supercherie et du mensonge qu’il a, avec sa famille, vécus de l’intérieur. « C’est une pure coïncidence que la vente de la pourvoirie familiale soit liée au scénario avec lequel j’avais travaillé auparavant, mais quand on crée des films, différents trucs inexplicables surviennent. J’ai réécrit le synopsis en y incluant cette fois les deux côtés de la médaille : celui de l’escroc, mais aussi celui de sa victime. Le personnage principal que je campe s’y retrouvera d’ailleurs déchiré, en plein conflit de valeurs », a expliqué Samuel Thivierge, qui avait d’ailleurs prévu investir une portion de la vente de l’entreprise familiale dans ce projet.

Malgré le drame qui a touché les Thivierge, plusieurs des membres de la famille (Samuel, Maude, Paul et Réal Jr) sont producteurs du film Identités.

Samuel Thivierge évolue depuis quelque temps en formule familiale. Ce fut le cas pour son film La fille du Martin, dont le décor est aussi une pourvoirie, dans lequel son frère Réal est comédien et producteur.

Questionné à savoir de quelle manière cette collaboration se déroule, il va droit au but. « Ce n’est pas toujours facile, mais on peut se dire constamment les vraies affaires, ce qui crée une efficacité et un résultat à la hauteur de nos attentes. La situation créée par l’épisode de la vente de la pourvoirie nous a unifiés, pour sûr, et nous a fait comprendre l’importance de la famille. J’ai un désir de m’entourer des meilleurs et j’ai la certitude d’atteindre cet objectif quand je travaille avec les miens », assure celui qui a déjà reçu de bonnes critiques pour son oeuvre Identités, qui a été présentée comme film de clôture au Festival international du film de Moscou.

Le diplômé de la Vancouver Film School a aussi beaucoup apprécié son expérience de tournage à Saint-Félicien. « C’est extrêmement facilitant, avec l’accueil légendaire des gens du Lac. Il suffit de cogner aux portes, et la réception est au rendez-vous. Les gens ont été généreux, apportant soutien et amour au projet. C’est un charme de mobiliser ainsi la communauté », a tenu à préciser qui a joué dans Wolf Warrior, qui s’est taillé une place au sommet du box-office chinois.

Comme quoi les frontières cinématographiques se franchissent aisément lorsqu’on a du talent, de Saint-Félicien... à Hong Kong.

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DANS LA COUR DES GRANDS

La distribution du dernier film de Samuel Thivierge juxtapose les grosses pointures européennes et québécoises : à la fois Gilbert Sicotte (Le Vendeur) et Samy Naceri, de la saga française Taxi, partagent l’écran avec Léa Girard Nadeau, connue pour des séries télévisées comme Ruptures, mais qui fera ses premières armes au grand écran. 

Cette expérience réjouit Samuel Thivierge et le propulse dans la cour des grands. « C’est certain que d’avoir une telle distribution donne de la crédibilité au film. Mais le scénario a convaincu plusieurs comédiens, à commencer par Samy Naceri, qui a remplacé au pied levé Thierry Lhermitte, d’abord pressenti pour le rôle. C’est au départ un peu impressionnant de diriger des acteurs d’expérience, mais ils permettent de mettre la barre plus haute, ce que j’ai apprécié », confie le réalisateur, qui a aussi partagé le plateau avec Jacynthe René à titre de comédien. 

Il avoue avoir été transcendé par le jeu de Gilbert Sicotte, qui joue son père. « J’en avais des frissons tellement il était convaincant », se remémore Samuel Thivierge, qui mentionne que Léa Girard Nadeau a été une grande découverte. 

À savoir comment il gérait ses rôles de comédien et de réalisateur, Samuel Thivierge demeure humble. 

« C’est courir un peu partout, et ça donne de bonnes anecdotes de tournage. Mais entouré d’une bonne équipe comme je l’ai été, l’expérience est enrichissante », finalise le scénariste d’Identités, présenté en avant-première à Saint-Félicien le 7 juin, puis à l’affiche dans les salles le lendemain.

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