
HARCÈLEMENT - Il y a un an, Harvey Weinstein chutait de son piédestal, emporté par la vague #MeToo. Un mouvement qui a pris de l'ampleur au fil des mois.
- La rédaction de LCI
Des lois plus sévères sur le harcèlement sexuel, des personnalités déchues, une libération de la parole… Un an après les débuts de l'affaire Weinstein, la lame de fond du #MeToo poursuit sur sa lancée. Que ce soit dans le débat américain, mais aussi aux quatre coins du monde.
Les premiers temps, le mouvement s'était surtout traduit par la dénonciation d'une liste impressionnante d'hommes de pouvoir accusés d'abus sexuels, dans tous les secteurs professionnels, souvent poussés vers la sortie du jour au lendemain. Le premier d'entre eux fut Harvey Weinstein : ce producteur qui faisait la pluie et le beau temps à Hollywood, a été accusé en octobre 2017 par plusieurs femmes d'abus sexuels. Il a depuis été mis en cause par une centaine de femmes, stars ou petites mains de l'industrie du cinéma, et a été formellement inculpé de viol.
Ce scandale a servi de détonateur, et le comportement de stars du grand écran a été dénoncé. Dustin Hoffman ou Steven Seagal, pour ne citer qu'eux, ont été épinglés. Mais aussi Kevin Spacey, accusé d'avoir harcelé et agressé il y a plusieurs décennies deux jeunes acteurs, mineurs à l'époque. Il a été écarté de la série à succès House of Cards. Plus largement, la culture et le spectacle sont touchés. Le Metropolitan Opera de New York a ainsi écarté son directeur musical, James Levine, soupçonné d'abus sexuels sur plusieurs hommes, et le magnat américain du hip-hop Russell Simmons a quitté toutes fonctions dans ses sociétés. Plusieurs photographes de mode, comme Terry Richardson, ont aussi été mis en cause.
La politique américaine ? John Conyers, doyen de la Chambre des représentants, qui fut champion de la lutte pour les droits civiques des Noirs, a dû démissionner à l'âge de 88 ans sous la pression de son parti démocrate, tout en niant les gestes déplacés que lui reprochent cinq femmes ayant travaillé pour lui. Le sénateur démocrate Al Franken a aussi démissionné pour des gestes déplacés.
Des plaintes en hausse en France et jusqu'en Chine
Malgré ces deux cas, les accusations dans le monde du cinéma sont restées des exceptions en France, où aucune actrice – à l'exception de Florence Darel évoquant du harcèlement par le producteur Jacques Dorfmann – n'a dénoncé publiquement un homme, contrairement à ce qui s'est déroulé aux Etats-Unis. L'inverse a même été observé avec Catherine Deneuve, quand l'icône a signé avec une centaine de femmes une tribune défendant "une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle". L'actrice, qui s'est ensuite excusée, s'était déjà attirée les foudres de féministes pour avoir défendu Roman Polanski, accusé du viol en 1977 d'une adolescente de 13 ans.
Dans la société française en revanche, Metoo a permis de libérer la parole : 39 000 plaintes pour coups et blessures volontaires déposées ont été depuis janvier, soit 10 000 de plus qu'il y a un an. Premières victimes : les femmes, dans la sphère familiale. Elles représentent 75% des nouveaux cas. En ce qui concerne les violences sexuelles, là aussi les chiffres sont à la hausse : 3 357 cas de plus.
Preuve que le mouvement n'a pas de frontières, il a pris une ampleur considérable en Chine, où des personnalités ont été épinglées. Par exemple l'ancien responsable d'une association bouddhiste contrôlée par le gouvernement, qui fait l'objet d'une enquête pour des agressions sexuelles présumées contre plusieurs religieuses placées sous son autorité, ou encore un célèbre présentateur de télévision. Des accusations prises au sérieux par le pouvoir, qui prévoit de présenter un projet de loi d'ici 2020 afin de rendre le harcèlement sexuel illégal et dans les entreprises et ferait porter aux employeurs la responsabilité de prévenir de telles agressions
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