Alain avait réservé le dernier opus de la star en versions CD, collector et vinyle. Hier, il s’est révélé conquis et ému à l’idée qu’il n’entendrait jamais les nouveaux titres en version live.

On sait que celui-ci, on ne l’entendra qu’en version studio. A la joie de pouvoir, enfin, s’imprégner des morceaux de l’album posthume de Johnny Hallyday, « Mon pays c’est l’amour », s’est mêlée hier chez Alain Cuillerdier une douce mélancolie. En fin d’après-midi, le Blésois, qui avait assisté pour la première fois à un concert du rockeur « en 1972 », était déjà en mesure d’énumérer, parmi les inédites, ses chansons favorites.
Alain avait réservé pour le 19 octobre – date de leur sortie –, un CD, « à écouter dans la voiture et au boulot », un « collector » et un vinyle. Il avait prévu de passer les prendre entre midi et deux mais sa fille, libre en début de matinée, lui a fait l’heureuse surprise de récupérer, au plus tôt, les précieux objets.
Un tee-shirt de la tournée de 2012 sur le dos, le fan cherche par moments ses mots. Confie avoir été « pris aux tripes » en entendant la voix tant admirée interpréter des textes inconnus, « poignants » pour certains. Sa femme, Nathalie, le comprend bien, à présent : « Cela fait trente-six ans que nous sommes ensemble. Et trente-six ans que j’entends parler de Johnny. » Mordu, Alain l’est au point d’avoir nommé les tables des convives de son mariage d’après des titres du chanteur.
L’homme est collectionneur, mais il n’est pas question, pour lui, d’enfermer sa passion dans un musée : les disques, il les déballe, les écoute ; les vêtements à l’effigie de la star, il les porte. Alain a particulièrement aimé vivre les prestations de Johnny Hallyday sur scène. Durant une même tournée, d’une soirée à l’autre, les interprétations n’avaient pour lui pas les mêmes saveurs. Si un show au Stade de France laisse des souvenirs exceptionnels, un spectacle sur une petite scène offre une sensation d’intimité unique.
Le Blésois regrette que son idole soit enterrée si loin. La perspective d’un voyage planifié prochainement vers la Martinique lui a fait espérer pouvoir se rendre sur la tombe de Johnny. De leur destination, Alain et Nathalie ne pourront, cependant, finalement pas rejoindre Saint-Barth.
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repères

> L’Espace culturel Leclerc situé rue Porte-Côté, à Blois, avait enregistré un certain nombre de réservations de l’album posthume de Johnny Hallyday, « Mon pays, c’est l’amour ». Dès l’ouverture, vendredi, des fans ont pénétré dans le magasin pour acheter, souvent, non pas un, mais deux CD ou vinyles.
> A Auchan, à Vineuil, « une trentaine de personnes » se sont présentées hier à la première heure, là aussi, pour acheter plusieurs exemplaires – parfois quatre, cinq – du même objet, souligne Philippe Lonjon, directeur. Et, parmi les articles prisés, figuraient, outre le dernier opus de la star, d’anciens albums, des coffrets, des DVD, des compilations. Les commerçants envisagent des ventes importantes des œuvres de Johnny Hallyday durant les semaines qui viennent, voire jusqu’aux fêtes de fin d’année.