
Sans doute la plus à l'aise du quatuor, Catherine Dorion, l'élue de Québec solidaire dans Taschereau, a voulu dissiper le «mystère Québec», et soutient que le centre-ville a sa gauche depuis longtemps. «Enfin, on peut mettre notre drapeau orange et dire : « on existe! »» lance-t-elle avec bonheur. Elle s'est lancée en politique, «l'endroit le plus sec qu'y a pas», pour le rendre plus inspirant. Elle ne craint pas les radios privées de Québec, même qu'elle les fréquente sans hésitation. «Ils sont tellement habitués de se faire haïr par la gauche, que juste de les regarder comme des êtres humains avec respect, ils ont moins le goût de te chier dessus.»
L'élue de la CAQ, Geneviève Guilbault, a bien sûr été questionnée sur sa déclaration à propos du congédiement des récalcitrants à la future loi sur le port des signes religieux. Apostrophée par la libérale Marwah Rizqy, elle a dû défendre l'idée du recours à la clause dérogatoire, «abondamment utilisé par les précédents gouvernements». «Vous connaissez même pas l'article auquel vous faites référence, l'article 33», lui a reproché Mme Rizqy. «C'est pas parce qu'on répète quelque chose plusieurs fois que ça devient vrai pour autant», a poursuivi la députée libérale.
Celle-ci a attribué la pire défaite de l'histoire du Parti libéral au fait d'avoir été déconnecté de la base militante. «On a oublié de faire rêver les Québécois», explique-t-elle. Sur la déroute du Parti québécois, Catherine Fournier affirme que son parti a fait une erreur en croyant que «la solution allait passer par une personne, par un sauveur, par un chef». Elle ne voit pas de course à la direction avant un an ou deux.
En début de soirée, une autre femme, celle-là du fédéral, la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland, s'est engagée une fois de plus à compenser financièrement les producteurs agricoles, désavantagés par le récent accord de libre-échange conclu avec les États-Unis. Elle a fait l'effort de parler français durant toute l'entrevue, même si c'était parfois laborieux; elle oblige d'ailleurs les francophones de son équipe à s'adresser à elle dans leur langue. À propos de Donald Trump, qui a affirmé publiquement qu'il ne l'aimait pas beaucoup, elle a cité le «Wall Street Journal» : «les négociateurs canadiens, qui ont la réputation d'être intransigeants, n'ont pas capitulé. C'est vrai et je suis très fière de ça», dit-elle.
Espérons que la discussion sur 180 jours en a convaincu plusieurs d'y jeter un coup d'oeil à Télé-Québec. La série documentaire tournée à l'école secondaire Gérard-Filion, un milieu très multiculturel, présente des personnalités très attachantes, autant chez le personnel que chez les élèves. «Ce n'est pas parce qu'ils viennent d'un milieu défavorisé qu'ils sont pauvres d'esprit. Nos élèves sont allumés et ont droit à la réussite», estime la directrice, Sylvie Dupuis, ancienne élève de cette école.
On a entendu la magnifique musique d'Alexandra Stréliski, qui enveloppe souvent les images de Jean-Marc Vallée, tant au cinéma qu'à la télé. L'entrevue avec la pianiste et compositrice montréalaise a bifurqué vers le burnout, qui l'a amenée à laisser le monde dela publicité pour revenir aux sources. Au plus fort de sa carrière en pub, elle composait 40 jingles par année, assez pour s'épuiser. Elle parle d'«un épisode très difficile», après lequel elle a décidé de se consacrer entièrement à composer son deuxième album Inscape.
Frédéric Lalonde est cofondateur et pdg de l'application Hopper, qui conseille les voyageurs sur le meilleur moment pour acheter des billets d'avion au plus bas prix. Disponible depuis trois ans mais développée depuis une dizaine d'années, Hopper n'est encore disponible qu'en anglais, une situation que même son pdg déplore. «Une mauvaise décision d'affaires», reconnaît-il. L'homme d'affaires s'en prend aux crédits d'impôt accordés aux entreprises étrangères qui exploitent nos talents en multimédia. «Si une société étrangère venait s'installer pour engager un programmeur au Québec, il devrait nous payer une redevance, comme sur l'eau et l'électricité.»
Sympathique entrevue avec Alaclair Ensemble, sympathisant de Catherine Dorion, et pour qui aller à Tout le monde en parle n'est pas mal vu dans le milieu du hip hop. «C'est un honneur. D'ailleurs, si les radios [veulent nous jouer], allez-y. Ça nous fait plaisir d'être diffusés», affirme Eman. Leur nouvel album, plus sérieux que les précédents, s'intitule Le sens des paroles. «En 2018, bien des gens n'écoutent plus les paroles, incluant nous parfois», déplore Ogden pour expliquer ce titre. «Alaclair Ensemble, quand j'ai entendu ça, je pensais que c'était une chorale de personnes âgées», a lancé Dany Turcotte au collectif. Réponse d'Ogden : «Ça va éventuellement le devenir!»
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