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Faire son deuil de la danse ou peut-être pas

Cette semaine, au Wilder, Karine Ledoyen nous livre une nouvelle création qui questionne et explore l’après-danse, quand l’interprète décide de mettre un terme à sa carrière. Est-ce un deuil difficile à surmonter ? De la glorieuse fragilité tente d’apporter des réponses.

Comme toutes les amorces de projets de créations, celui de Karine Ledoyen aura parcouru un long chemin sinueux avant d’aboutir à une pièce ayant une forme concrète et définitive.

Au départ la chorégraphe de Québec a bénéficié d’une résidence de création de deux semaines avec deux interprètes masculins, Jason Martin et Simon Renaud. « Suite à cette résidence, j’ai eu envie d’aller plus loin avec mes deux danseurs. Nous avons donc œuvré afin que cette résidence devienne un projet menant à une nouvelle création. Peu après des subventions sont arrivées ce qui m’a permis d’engager deux interprètes féminines supplémentaires, Elinor Fueter et Ariane Voineau, à partir de là et tout du long la suite a été un processus très organique. J’avais une intention de départ et j’allais tout faire pour la valider.Nous sommes donc retournés en studio ou j’ai commencé par travailler sur la fragilité, une notion que j’explore depuis plusieurs années déjà. »

À partir de là, d’autres choses sont venues influencer le travail de Ledoyen, en ce moment, outre son travail de chorégraphe, elle étudie aussi à l’université et ses études ont eu un impact sur son travail en studio. Autre influence, la chorégraphe a travaillé avec un metteur en scène du milieu du théâtre de Québec qui se spécialise dans le théâtre documentaire.

“Ce que j’aime dans son travail est qu’il part de vraies histoires qu’il met en scène et je me suis demandé comment faire ça avec la danse. J’avais toutes sortes d’idées de départ,la danse étant tout de même un vaste sujet, celui que je connais le mieux. J’ai d’emblé pensé aux blessures un problème constant avec lesquels les danseurs doivent composer. C’est un sujet qui aurait bien cadré avec la fragilité et très intéressant comme piste à explorer. Et puis en y réfléchissant plus longuement, j’en suis arrivé à une conclusion préliminaire : ce qui fragilise le plus l’interprète c’est quand ils décident d’arrêter la danse. J’ai alors eu envie de discuter avec certains d’entre eux et elles.”

Durant un an, Ledoyen a rencontré et discuté avec des danseurs ayant mis un terme à leur carrière, des danseurs, contemporain, de ballet et même de danse sociale. Elle a enregistré ces conversations et des extraits de ces enregistrements sont utilisés durant le spectacle. Elle a discuté avec des gens qui ont eu une carrière professionnelle et d’autres qui ont eu une formation, mais pas de carrière d’interprète. Elle a donc eu accès à une grande variété d’expériences diverses.

Changement de cap

Plus le travail avançait en studio et peu à peu l’idée de danse documentaire s’estompait alors que la poésie peu à peu prenait le dessus.

« J’ai dû réfléchir à mon sujet à nouveau et l’idée de deuil s’est peu à peu estompée. Ce qui motivé ce changement est que j’ai réalisé que dans les entrevues avec les interprètes avaient un point commun, ils avaient peut être arrêter de danser, mais ils n’avaient pas pour autant quitté la danse, car la danse est restée en eux. »

Ledoyen aura aussi une vidéaste sur scène, Andrée-Anne Giguère, par le biais de projection elle communiquera avec le spectateur de manière écrite elle a pour tache de faire le lien avec le réel. Les extraits d’entrevues qu’on pourra entendre durant le spectacle seront utilisés pour diriger le regard du spectateur. La chorégraphe avoue que son projet est chargé et que les spectateurs en seront saturés.

En danse contemporaine les danseurs interrogés ont été Anne Barry, Anne Bruce Falconer, Catherine Martin, Daniel Soulières, Frédéric Marier, Isabelle Gagnon, Judith Lessard, Laura Pinsonneault-Craig, Lucie Mongrain, Lucie Boissinot, Michèle Febvre, Yves St-Pierre. Et aux dires de Leddoyen tous ces ex-interprètes ont parlés de la danse avec amour et de façon touchante. Arrêter de danser est un deuil soit, mais pas une fin. simplement un début d’autre chose.

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