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Gravement malade, elle organise une fête de la vie - Le Journal de Montréal

Atteinte d’un cancer à un stade avancé, une mère de famille de Terrebonne a tenu à organiser vendredi une soirée festive avec tout son monde.

« Je refuse de dire que c’est un dernier adieu. Je veux célébrer la vie et montrer ma résilience », a répété Karine Aubry, 33 ans. Dans une salle bondée de Mascouche, la femme rayonnait.

« Je réalise [ce qui m’arrive], mais je ne l’accepte pas », laisse-t-elle tomber, à propos du diagnostic qu’elle a reçu au printemps dernier.

Après une consultation pour des maux de ventre, elle croyait à des ulcères. C’était un cancer du côlon de stade 4, le plus avancé de tous, avec des métastases au foie qui ont continué de grossir depuis, selon ce qu’elle a appris en janvier. La totale.

L’organisatrice a eu le sourire aux lèvres toute la soirée, vendredi.

Photo Agence QMI, Joël Lemay

L’organisatrice a eu le sourire aux lèvres toute la soirée, vendredi.

Malchanceuse

Un cancer « super rare » à son âge, lui a-t-on dit. Les oncologues lui ont donné 32 mois à vivre. Un pronostic que Karine, mère de trois enfants, veut aujourd’hui déjouer de toutes ses forces.

Cette réalité à laquelle Karine fait face l’a inspirée à se payer la soirée dont on rêve tous. Les gens qu’elle aime, rassemblés au même endroit au même moment. Plus de 120 noms figuraient sur la liste d’invités.

« Je suis vraiment contente. C’est mon party de club privé. Je ressens la vague d’amour », a souligné Karine durant la soirée. Elle espère pouvoir en organiser d’autres de la sorte.

Cet amour a aussi été ressenti par ses parents, aussi résilients et inébranlables qu’elle dans cette épreuve.

« Ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’être aimé ainsi », a soutenu sa mère, Hélène Aubry.

Des retrouvailles

Photo de groupe, avec Karine en avant-plan.

Photo Agence QMI, Joël Lemay

Photo de groupe, avec Karine en avant-plan.

Il s’agissait aussi de retrouvailles pour certaines amies du secondaire, qui n’avaient pas vu Karine depuis une quinzaine d’années.

C’était le cas de Stéphanie Beauchemin, pour qui la soirée a été haute en émotions.

« Le party, c’est l’aboutissement de ce que je voulais pour Karine, a raconté la femme de 34 ans, émue à en retenir ses larmes. Cette histoire est triste. Je veux garder ce moment et ne jamais l’oublier. Quand je vais partir d’ici, ça va me faire mal. Karine fait partie de qui je suis pour toujours. »

Si ses amies redoutent le futur, elles admirent la force de caractère de cette femme de tête.

« Je ne sais pas si je vais avoir la chance de la revoir dans cet état », dit Geneviève Lincourt, une amie.

« Je n’avais pas pris conscience de l’ampleur de la maladie. Mais aujourd’hui, oui. Je veux lui donner un boost d’énergie », a ajouté Gianina Botarro, une autre amie.

La bataille continue

Or, Karine ne compte pas hisser le drapeau blanc de sitôt.

« Je veux continuer à me battre et laisser un message positif. Je n’ai pas mis des enfants au monde pour les abandonner », a-t-elle lancé, convaincue.

Guillaume Desormeaux, son conjoint des 11 dernières années, fait aussi partie de ce combat. « Je suis le pilier. Dans mon métier de pompier, on met les émotions de côté. Tu as le droit d’en avoir, mais après », a-t-il expliqué, avec sagesse.

C’est pourquoi, ne sachant hors de tout doute ce que l’avenir lui réserve, le couple ne s’arrête pas à la maladie et profite des belles journées avec les enfants.

Et pour l’instant, tous les traitements qu’elle peut recevoir, Karine se dit prête à les encaisser.

« Je suis en vie. C’est le début de la bataille. Je ne suis pas toute seule là-dedans », a-t-elle conclu, déterminée.

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