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«J'ai eu ce que j'ai voulu et je suis contente avec ça» -Nancy Martinez - Le Journal de Montréal

Chaque semaine, Le Journal retrouve des artistes qui ont connu la gloire, mais qu’on voit moins depuis quelques années. On ne les a pas oubliés pour autant...

Des milliers d’amateurs ont dansé sur ses chansons I’m gona get your love, For tonight et Sunshine Reggae/La vie en rose, tant dans les nombreuses discothèques de Montréal, un centre névralgique de la musique disco de l’époque, qu’aux États-Unis. Reine du genre freestyle des années 1980, Nancy Martinez avait du jour au lendemain atteint les premières places des palmarès Billboard américains grâce à ses pièces dance électroniques. Pas mal pour une jeune Montréalaise de 25 ans.

En 1992, il y a plus de 25 ans. Elle avait lancé deux ans plus tôt son premier album en français.

Photo d’archives, Willie Lapointe

En 1992, il y a plus de 25 ans. Elle avait lancé deux ans plus tôt son premier album en français.

Quels souvenirs gardez-vous de l’époque où vous étiez au sommet de la popularité ?

C’est arrivé tellement vite. Mais j’étais prête. Du jour au lendemain, mon disque a grimpé dans les palmarès aux États-Unis. C’était en 1986, j’étais avec Atlantic Records. C’était gros et c’était quelque chose de surprenant, une petite fille de Montréal qui perçait aux États-Unis !

Mais quand le succès arrive, on ne voit pas ce qui se passe, on ne réalise pas l’ampleur de la situation. Rétrospectivement, je réalise que j’ai travaillé avec beaucoup de bons artistes, j’ai voyagé beaucoup, j’ai rencontré des gens extraordinaires­­­ et j’ai adoré ça.

La chanteuse et son look des années post-disco, en 1988, il y a 30 ans.

Photo d’archives, Andre Viau

La chanteuse et son look des années post-disco, en 1988, il y a 30 ans.

À quoi attribuez-vous ce succès ?

C’est arrivé comme ça. Dans la vie, il n’y a pas de chance. « La chance, c’est la préparation qui rencontre un moment d’opportunité ! » Cette phrase n’est pas de moi. Elle est d’Oprah Winfrey. Je la lui ai empruntée ! Mais je trouve que ça a bien du bon sens ! J’ai fait un album, j’étais prête et ça a marché.

C’était la folle époque disco ?

Pour ma part, c’était tout de suite après la grande époque du disco, alors qu’il y avait plusieurs branches du disco. Moi, je faisais du freestyle, un dérivé du disco avec un rythme différent et des sons électroniques créés par synthétiseur. Certains ont boudé ce style musical, mais c’était une bonne musique entraînante. On sortait danser et il y avait des queues partout à Montréal. Montréal était un centre important pour le disco.

Très blonde et sexy, Nancy Martinez en 1993, alors qu’elle lançait son second album en français Pourquoi tu pars ? sur lequel se trouve notamment 
La Maîtresse de tes rêves.

Photo d’archives, Alfred Lanctot

Très blonde et sexy, Nancy Martinez en 1993, alors qu’elle lançait son second album en français Pourquoi tu pars ? sur lequel se trouve notamment La Maîtresse de tes rêves.

Dans quelles circonstances avez-vous diminué le rythme ?

Je suis tombée enceinte de ma fille (elle a 28 ans) et j’ai réalisé que je ne voulais plus autant voyager à l’étranger. Alors j’ai décidé de faire un album en français, puis un autre. Je pouvais donc exercer mon métier chez moi et moins voyager. Mais je n’ai jamais arrêté.

La carrière aux États-Unis aurait pu être immense. Si c’était à refaire, qu’est-ce que vous changeriez ?

Je ne changerais rien du tout. Je n’ai aucun regret. Dans la vie, you get what you want. J’ai eu ce que j’ai voulu et je suis contente avec ça. Dans ce métier, si on ne fait pas attention, on n’a plus de vie. Mon seul regret est de n’avoir pas réalisé davantage de vidéos de ma fille quand elle était petite ! Je suis reconnaissante de tout ce que la vie m’a donné. Je suis très heureuse et je n’ai aucune amertume.

Que s’est-il passé après les années disco ?

La musique a changé. Mon style de musique a commencé à être démodé. Mais j’ai continué à faire des spectacles, avec d’autres chanteuses et aussi des corpos. Je fais encore des corpos et je chante parfois au Casino de Montréal. Et puis j’ai fait des disques de musique jazz.

Depuis 15 ans, j’enseigne à temps plein le chant populaire au Cegep Marie-Victorin à Montréal. J’ai de grosses classes d’étudiants qui ont une moyenne d’âge de 17 ans, mais aussi des gens de 30 ans, et même une femme de 52 ans cette session-ci. J’adore ça quand je vois des élèves qui évoluent parce qu’ils lâchent prise et qui partent faire carrière dans la musique. Ça me rend tellement heureuse de partager mes connaissances avec eux.

Nancy Martinez en 1988, alors que ses chansons étaient au sommet des palmarès québécois et américains.

Photo d’archives, Normand Jolicœur

Nancy Martinez en 1988, alors que ses chansons étaient au sommet des palmarès québécois et américains.

Quels sont vos projets ?

Je n’ai pas de plan de disque dans l’immédiat, mais j’aime beaucoup chanter le disco et nous proposons un nouveau spectacle, le DiscoFest show, pour célébrer 40 ans de disco, un gros party avec Patsy Gallant, Châtelaine, Bonnie des Pointer sisters, Pierre Perpall et plusieurs autres. On espère partir en tournée. C’est grâce à Pierre que j’ai été découverte. Je suis devenue sa choriste parce que je fréquentais son batteur de l’époque et Pierre me poussait en avant de la scène.

Sur scène je chante mon hit Sunshine reggae/La vie en rose, I will survive de Gloria Gainer, Last dance de Donna Summer. J’adore chanter, je ne lâcherai jamais. J’aime trop ça !

 

Chacun son chemin

  • Nancy Martinez est née à Montréal le 26 août 1960.
  • Après avoir lancé deux albums sous les noms d’emprunt de Jade et Nancy Martin, elle utilisait son nom véritable, Nancy Martinez, pour lancer le simple Sunshine Reggae­­­/La vie en rose, chanson qui lui vaudra un premier disque d’or et la fera connaître tant en Amérique qu’en Europe.
  • En 1986, elle se hissait à la deuxième­­­ position des palmarès Billboard américains avec ses chansons For Tonight et Move Out, tirées de l’album Not Just The Girl Next Door paru sur la très prestigieuse étiquette américaine Atlantic.
  • Parmi ses autres succès, on note I’m gona get your love, Save your love for me et La Maîtresse de tes rêves, dont la vidéo a été abondamment diffusée au Québec.
  • La chanteuse a enregistré huit albums solos au cours de sa carrière.
  • Elle a aussi prêté sa voix à l’album Seul... avec vous de Garou, à l’album Falling into you de Céline Dion et à la chanson Crazy de K-Maro. Elle a participé à la compilation Les divas du Québec, à l’album-hommage à Offenbach, Les jalouses du Blues, ainsi que la trame sonore du film Funkytown.
  • Elle enseigne aujourd’hui le chant populaire au Cégep Marie-Victorin à Montréal.
  • Le DiscoFest show est un rendez-vous « paillettes et épaulettes » pour célébrer les 40 ans du disco. Voir discofestshow.com.

 

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