
Dix ans après sa mort, personne n’a oublié Pierre Falardeau. L’œuvre du célèbre cinéaste, auteur et polémiste québécois sera d’ailleurs célébrée au cours des prochains jours, à l’occasion d’une série d’événements visant à souligner le 10e anniversaire de sa disparition. « Pierre détestait les hommages, mais il aurait sûrement été content de voir qu’on se souvient de son œuvre », confie sa veuve, Manon Leriche.
Pierre Falardeau a laissé un grand vide quand il a succombé à un cancer le 25 septembre 2009, à l’âge de 62 ans. Un grand vide dans sa famille (il a laissé dans le deuil sa conjointe et leurs trois enfants), mais aussi dans la société québécoise. En effet, dix ans plus tard, sa conjointe et complice Manon Leriche se fait encore souvent dire à quel point les gens s’ennuient du cinéaste engagé.
« On me dit souvent que personne ne l’a remplacé et qu’il n’y a personne aujourd’hui qui parle comme lui et qui ose monter au front pour défendre des causes comme la liberté », souligne Manon Leriche en entrevue au Journal.
« Les gens s’ennuient beaucoup de lui. On me le dit tout le temps. Les gens connaissent ses phrases célèbres et ses films célèbres. Elvis Gratton a fait son chemin et est devenu un mythe. »
Garder sa mémoire vivante
Elle-même documentariste, Manon Leriche s’efforce depuis dix ans de garder le discours et l’œuvre de Pierre Falardeau vivants : « Je le fais pour continuer à défendre ses idées, mais j’ai parfois l’impression que son œuvre n’a pas besoin de moi pour survivre. Il est très présent sur internet. Ses films existent encore et sont montrés dans des cours d’histoire. C’est probablement ça qu’il aurait voulu ».
Le 10e anniversaire de la mort de Falardeau a forcé Manon Leriche à se replonger dans les souvenirs et l’œuvre de son conjoint. Elle s’est d’abord prêtée à cet exercice pour les besoins d’une exposition sur le cinéaste qui est présentée depuis juin au Musée de Sutton.
« J’ai vidé mon grenier et j’ai fouillé dans mes traîneries pour retrouver certaines choses, explique-t-elle. On peut y voir des objets intéressants comme les trois armes qui ont servi pour le film Octobre et qui avaient été trafiquées pour le cinéma. Un des clous de l’expo, c’est le costume d’Elvis Gratton. Il a été placé dans une cage de verre, et les gens se font photographier à côté. »
Depuis plusieurs semaines, Manon Leriche consacre aussi beaucoup de son temps à l’organisation d’un spectacle hommage à Pierre Falardeau qui aura lieu ce soir à la salle La Tulipe. L’événement qui sera animé par le comédien Denis Trudel mettra en vedette, entre autres, Paul Piché, Lou Babin et Émile Bilodeau.
« C’est sûr que ce sera un show très indépendantiste, à l’image de Pierre ! lance en riant Manon Leriche. Ce sera moitié musique, moitié lecture de textes politiques. Pierre détestait ce genre d’hommage. Il n’aurait probablement pas aimé ça voir sa face sur l’affiche d’un spectacle-hommage. Mais en même temps, il aurait sûrement aimé qu’on se souvienne de ce qu’il voulait dire sur le peuple québécois et sur l’indépendance, et de ses écrits et ses films. Il aurait été très content que ça existe encore. »
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