Une fillette du Témiscamingue âgée d’à peine un an et demi est déjà en rémission d’un cancer agressif au foie, développé dans le ventre de sa mère, déjouant ainsi les plus sombres pronostics.
« Je l’appelle souvent mon petit bébé miracle », souffle Émilie Bérard, la mère de Maïna Perron.
« Elle a un sourire, un regard qui est différent. Elle est plus heureuse que toi et moi de vivre. Quand elle se réveille le matin, elle est toujours de bonne humeur », ajoute son père Sonny Perron.
Depuis un an, leur fille est rentrée à la maison à Lorrainville au Témiscamingue. Et si la famille file aujourd’hui le parfait bonheur, les premiers mois ont été cauchemardesques.
Nouvelle inattendue
« Jamais tu ne t’attends à te faire dire que le bébé que tu viens juste de mettre au monde va mourir du cancer », se rappelle avec émotion la mère de 27 ans.
Elle a été provoquée pour accoucher d’urgence à 34 semaines de grossesse au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, parce qu’une mystérieuse tache au foie du fœtus avait triplé de taille en deux semaines. À ce moment-là, les médecins croyaient avoir affaire à une tumeur bénigne.
Mais seulement 12 heures après la naissance de Maïna, une biopsie a révélé le pire. Il s’agissait d’un cancer malin couvrant 80 % du foie du bambin, laissant les médecins pantois.
« J’étais sous le choc [...] Je suis sortie de la pièce, car je ne voulais rien entendre d’autre », confie Mme Bérard.
Son conjoint et elle ont alors eu à faire un choix : aller de l’avant avec des traitements toxiques de chimiothérapie ou laisser partir leur nouveau-née.
Née prématurément, leur fille Maïna était trop petite pour obtenir une greffe du foie.
Pour les médecins, la tâche était aussi titanesque, se rappelle la maman, Émilie Bérard.
« Nous voulions la sauver, mais il ne fallait pas non plus la détruire [avec la chimiothérapie], mais c’était la seule façon d’arrêter le cancer », illustre-t-elle.
Et personne n’était optimiste, dit-elle. Personne, sauf elle.
« Mais mon chum dirait que j’étais naïve », lance-t-elle en riant. Le père de Maïna dit à son tour qu’il ne demandait qu’à avoir la chance de connaître sa fille.
Défier les pronostics
« C’est sûr qu’elle va vivre », se répétait Émilie Bérard, puisant dans cet espoir la force, par exemple, de tirer son lait toutes les trois heures pour nourrir son bébé.
Contre toute attente, les premiers traitements de chimiothérapie ont été couronnés de succès. Et ce, même si les doses étaient plus faibles pour protéger la fillette.
« L’oncologue était renversé », se souvient-elle.
Les traitements ont permis à la tumeur de se rétracter, permettant ensuite son ablation ; une chirurgie qui était particulièrement délicate. La tumeur a dû être retirée complètement, mais en ne touchant pas à plus d’un millimètre de l’organe sain.
Enfin à la maison
Après sept mois difficiles, logée au Manoir Ronald McDonald, la famille a finalement pu rentrer chez elle, leur petite fille dans les bras. Son foie s’est même régénéré complètement, selon ses parents.
Elle ne garde comme séquelle de la chimiothérapie qu’un léger problème d’audition.
Elle est cependant née avec le syndrome de Beckwitt Wiedemann, une maladie génétique rare qui cause des excroissances. Elle a notamment une langue plus grosse que la normale et elle reste prédisposée au risque de développer d’autres tumeurs.
La semaine dernière, elle a commencé la garderie, se réjouit sa mère. Elle a aussi accueilli une petite sœur, née il y a un mois, qui vient agrandir la famille à trois filles.
https://www.journaldemontreal.com/2019/09/13/un-cancer-dans-le-ventre-de-sa-mere
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