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L'aide médicale à mourir leur permet de s'éteindre ensemble - TVA Nouvelles

Un couple de Laval qui était marié depuis près de 50 ans a obtenu l’aide médicale à mourir au même moment, en toute douceur, la semaine dernière.  

«C’est difficile, je viens de perdre mes parents. Mais, c’est la plus belle chose qu’il ne peut pas y avoir pour mes parents, qui voulaient arrêter de souffrir», confie Jean-François Boucher, qui a accompagné ses parents vers la mort, le 31 octobre dernier.   

«Dans tout ça, il y a quelque chose de très beau», ajoute-t-il en entrevue au Journal.   

Âgés de 73 et 71 ans, François Boucher et son épouse Francine Boucher ont pris la décision de mettre fin à leurs jours ensemble, il y a deux semaines.   

«Ça faisait des mois que ça leur trottait dans la tête, explique leur fils unique. J’appréhendais leur décision il y a plusieurs mois.»   

Jean-François Boucher a dit au revoir en même temps à ses deux parents, François Boucher et Francine Boucher (dont il tient une photographie récente), qui ont bénéficié de l’aide médicale à mourir le 31 octobre dernier.

Photo Martin Alarie

Jean-François Boucher a dit au revoir en même temps à ses deux parents, François Boucher et Francine Boucher (dont il tient une photographie récente), qui ont bénéficié de l’aide médicale à mourir le 31 octobre dernier.

 Après de longs combats contre la maladie, leur dernière volonté a été exaucée seulement six jours après en avoir fait la demande, à l’hôpital Cité-de-la-Santé, à Laval.   

 « Ça a été très rapide, note M. Boucher. [...] Mes parents répondaient à tous les critères, il n’y avait aucune ambiguïté.»   

 Alors que M. et Mme Boucher étaient installés sur des civières côte à côte, le médecin leur a administré les médicaments nécessaires à quelques secondes d’intervalle, témoigne leur fils.   

 «Mon père a regardé ma mère et il a dit qu’il était complètement heureux d’avoir passé les 50 dernières années avec elle. C’est comme ça que ça s’est passé entre eux autres», raconte celui qui vit sur la Rive-Nord (région de Montréal).   

Le couple d’aînés dans son jeune temps.

Photo courtoisie

Le couple d’aînés dans son jeune temps.

 «Ils étaient très sereins. Ma mère, qui est une femme très émotive, n’a pas pleuré. Elle était résignée complètement», mentionne M. Boucher.   

 Le gouvernement provincial ne compile pas de statistiques sur les demandes communes d’aide médicale à mourir au Québec.   

 Or, aucun cas n’a été rendu public à ce jour, selon nos recherches. En Ontario, un couple a reçu ce soin au même moment, l’an dernier   

 M. et Mme Boucher étaient par hasard tous deux atteints de la même maladie, la polykystose rénale. Ce problème de santé les a affectés durant leur vie.   

 Mme Boucher a reçu une greffe du rein en 1990, et son mari en a également reçu une en 2004.   

 Au cours des dernières années, leur état s’était dégradé. M. Boucher était aussi atteint du parkinson depuis 15 ans.   

 Récemment, son épouse avait quant à elle reçu un diagnostic de gangrène qui l’aurait forcée à subir une amputation à la jambe, dans les prochaines semaines.   

«Les dernières années ont été pénibles», avoue leur fils, qui s’occupait de ses parents au quotidien.   

 Devant ce constat, leur décision d’avoir recours à l’aide médicale à mourir était mûrement réfléchie.   

 Ils avaient tous deux cessé la dialyse.   

 «Il [mon père] avait hâte de savoir que ma mère allait arrêter de souffrir. Ça s’est terminé en toute douceur. L’aide médicale à mourir, c’est une bénédiction», souligne M. Boucher.   

 Malgré la douleur qui l’habite, l’homme est conscient que la situation de ses parents est «exceptionnelle». «La peine est là, confie-t-il. Pour le reste, c’est merveilleux.»   

Atteint de la même maladie que ses parents, et greffé du rein en 2008, M. Boucher lance un cri du cœur pour que le gouvernement rende le don d’organes obligatoire. Surtout que ses deux enfants, aussi atteints, pourraient recevoir une greffe éventuellement.   

«Chaque citoyen devrait être un donneur obligatoire, à moins de signaler un avis contraire, soutient-il. C’est une situation win, win, win, il n’y a personne qui perd.»   

 ♦ 1279 personnes y ont eu droit l’an dernier au Québec.   

 ♦ 65 % des demandes formulées ont été administrées (les deux tiers).   

 ♦ 88 % des bénéficiaires avaient plus de 60 ans.   

 ♦ 75 % avaient un cancer.   

 ♦ 88 % avaient un pronostic de survie de six mois ou moins.   

 ♦ 89 % présentaient des souffrances physiques et psychiques.   

  ► L’aide médicale à mourir a été attribuée en moyenne 15 jours après la demande.   

  •   Avoir une maladie grave et incurable   
  •   Être en situation de fin de vie   
  •   Être capable de prendre des décisions qui concernent son état de santé   
  •   Être majeur   
  •   Endurer continuellement de grandes souffrances physiques ou psychologiques qui ne peuvent être soulagées      

 Source: Commission sur les soins de fin de vie (2018-2019) et Éducaloi

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