
Je m'attendais à une entrevue d'une grande tristesse. Mais sans doute portée par la grande bienveillance de son fils Jacob, Karine Mainville a paru lumineuse dimanche soir. Et pourtant, cette maman a perdu son fils de 11 ans en février dernier, quand il a été emporté par une leucémie foudroyante, une histoire bouleversante d'abord racontée par Patrick Lagacé dans La Presse. Mon étoile du match, je la décerne à Karine Mainville mais aussi à Jacob, qui en mérite une grande part. Avant de connaître sa maladie, une rencontre avec Pierre Bruneau avait convaincu Jacob, un garçon altruiste, de faire le défi 24h Tremblant, pour aider les enfants malades. En bonne santé deux semaines avant sa mort, Jacob a succombé à la maladie à peine huit jours après l'annonce du diagnostic. Le hasard fait parfois bien durement les choses. Tout s'est passé si rapidement que Mme Mainville n'a pas eu le temps de parler avec lui dans les jours précédant sa mort. Même si 80% des enfants atteints s'en sortent de nos jours, 20% en meurent toujours, et c'est encore trop, selon le Dr Elie Haddad, du CHU Sainte-Justine. «On n'a pas compris ce qui s'était passé» au sujet du décès précipité de Jacob, reconnaît le médecin. Karine Mainville poursuit le combat de son fils, ayant déjà amassé la somme record de 175 000$ pour le 24h Tremblant. Il est toujours possible d'effectuer un don à 24htremblant.com.
Rencontre de deux âmes sœurs, Julie Perreault et Magalie Lépine-Blondeau, vedettes du prochain film de Louise Archambault, Merci pour tout, scénarisé par Isabelle Langlois. Dans ce long-métrage en salles le jour de Noël, elles incarnent des sœurs qui ne s'adressent plus la parole depuis un an et qui doivent répandre les cendres de leur père aux Îles-de-la-Madeleine. Magalie, dont le personnage est chanteuse, interprète la chanson-thème, signée Ariane Moffatt. «Je ne ferai pas une Evelyne Brochu de moi-même», lance l'actrice, qui n'a pas l'intention de se lancer dans la chanson. Elle vante le sens de l'organisation de sa collègue Julie Perreault. «Je suis un vague brouillon» [à côté], dit-elle. Julie Perreault en est venue aux larmes en disant que sa rencontre avec Magalie lui a permis de mieux se connaître elle-même et de passer au travers de moments difficiles.
Autre moment de grâce que cette entrevue avec Dany Laferrière, qui lance un deuxième livre écrit et dessiné à la main, Vers d'autres rives. «J'ai imité les enfants», dit-il, faisant référence aux petits dans les aéroports, à qui on donne des crayons de couleur pour dessiner, à plat ventre sur le plancher. «C'est comme ça qu'on devrait écrire. C'est pas bon, cette stature assise, ça crée des romans ennuyeux. […] Cette posture engage le style!» affirme l'immortel de l'Académie française. Il a voulu rendre hommage aux peintres primitifs haïtiens, qui l'ont toujours fasciné, et c'est pour se rapprocher de leur style qu'il a voulu écrire. Guy A. lui avait demandé de lui suggérer un passage sur l'amour, provenant d'un de ses livres pour son mariage; il a plutôt décidé d'en écrire un spécialement pour l'heureux événement, dont l'animateur a lu quelques bribes, d'une grande beauté.
Le bédéiste Enki Bilal est tombé dans la potion quand il était petit; en quittant la Yougoslavie à 10 ans pour atterrir en France, il a découvert la BD franco-belge. Un art qu'il pratique depuis 50 ans. Située en 2041, sa série Bug imagine que la mémoire numérique s'est complètement effacée. Une mise en garde contre notre dépendance au numérique, qui fait de Paris, selon lui, «une ville extrêmement agressive; on ne se voit plus». Il n'a aucun malaise à prononcer le mot assimilation, dont il dit être un exemple, lui qui a complètement été assimilé à la culture française, sans pourtant autant renier sa patrie. Ce qu'il pense de l'auto-fiction: «C'est un truc de fainéant, il faut être prétentieux pour considérer que sa vie mérite l'intérêt d'un grand nombre.» Bug sera adaptée en série télévisée par le Québécois Daniel Roby.
Quand il est question de l'avenir de la langue française, Pauline Marois et John Parisella sont d'accord. L'ancienne première ministre péquiste et l'ancien libéral italo-anglophone s'unissent pour la Fondation de la langue française. C'est Mme Marois qui a demandé à M. Parisella de se joindre à elle. Celui-ci, dont le père était commerçant dans Rosemont, vit en français et rêve en français. Pour lui, cette langue a été «un passeport pour participer pleinement à la vie québécoise»; jamais il n'aurait eu la carrière qu'il a eue, croit-il. L'animateur a demandé à Mme Marois de commenter un passage particulièrement sévère à son endroit dans la biographie de Bernard Landry, voulant que l'ancien premier ministre doutait de sa foi indépendantiste. «Je lui laisse ses propos», a répondu Mme Marois, affirmant être toujours en faveur de la souveraineté du Québec.
Rare qu'un invité de ce plateau se porte à la défense de Donald Trump, comme l'auteur californien Bret Easton Ellis. «On semble penser que 20 shérifs blancs racistes ont fait un coup d'État pour le mettre au pouvoir», rappelle l'auteur d'American Psycho, accusant les médias de colporter cette fausse perception. Dans son nouvel essai intitulé White, il qualifie les milléniaux de «génération dégonflée» et reproche à leurs parents d'en avoir fait des mauviettes. Il s'insurge de voir autant de gens jouer les victimes. «C'est l'affaissement de la personnalité, des opinions fortes, de la défense musclée de ses idées», déplore-t-il. L'auteur croit que toute la controverse autour de son roman American Psycho a pu être dissipée par le succès du film avec Christian Bale, même si l'oeuvre se situait très loin de la sienne.
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