MONTRÉAL | Olivier Martineau joue les gérants d’estrades qui pensent tout connaître dans son deuxième spectacle, «Parfa». Comme il le décrète lui-même: avec lui, «pas de "niaisage", pas de "bullshit", pas de temps à "pardre"!».
Tel un jeune «mononcle» convaincu de détenir la vérité avec un grand V, Olivier Martineau est débarqué sur les planches du Monument-National, pour sa première montréalaise, mercredi, avec son tabouret, sa bouteille, sa guitare et ses textes baveux, insolents, toujours du ton de celui qui a tout vu et tout entendu.
Il se réclame de l’époque des comiques de cabarets, et on lui reconnaît en effet là une certaine parenté. Un sacre par-ci, une vulgarité par-là, Olivier Martineau dit ce qu’il pense, sans gêne aucune.
Arrogant
Olivier Martineau habite toujours, dans «Parfa», le personnage d’arrogant au-dessus de ses affaires avec lequel il s’est fait connaître dans son premier spectacle éponyme (2015).
À la différence près que, là où son premier «one man show» reposait sur une inépuisable mitraille de gags, sans répit, ce deuxième effort va en peu plus en profondeur. Martineau saute encore d’un sujet à l’autre, mais développe davantage ses opinions, toujours tranchées.
Le temps qui passe semble le tarauder : il ouvre son grand défoulement en questionnant les spectateurs sur leur âge, puis s’émerveille de la magie de nos téléphones intelligents. Jadis fantasmés dans Star Wars et Star Trek, nos appareils nous permettent aujourd’hui de surfer sur Internet. «Le vrai Internet, pas celui de 1995!» «Moi, dans le temps, je me trouvais cool parce que j’écrivais soleil sur une calculatrice...»
La quarantaine qui approche, ses «problèmes de vieux», le jugement d’une caissière de 16 ans, sa passion «d’influenceur à l’ancienne»: Martineau reste dans la zone de l’angoisse d’avancer en âge.
Puis, on s’égare un peu partout, mais avec une certaine cohérence dans la livraison. Théorie sur le poil aux oreilles des hommes (en n’omettant pas des clichés sexuels au passage), les gens qui «chauffent manuel» («Peux-tu venir nous rejoindre au 21e siècle?»), les «fausses boules» («Peux-tu, sacrament, être proportionnelle?»), le prénom «Iel», Denis Lévesque («Un modèle pour l’humanité, Denis Shine Bright Like a Diamond!»), et quoi encore. Nos routes et infrastructures, elles? «Lâchez-moi l’asphalte, faites-moi ça sur le bois franc! » Ça se terminera avec une chanson dédiée à son ex-copine.
Olivier Martineau sait aussi se montrer engagé : il en fait la preuve avec un message positif à l’égard des jeunes filles victimes de la mode, sérieux malgré le fond d’humour.
Criard
L’aplomb de l’artiste a toujours été l’une de ses principales marques de commerce. Il assume ses propos corrosifs, est conscient qu’il choquera sûrement et s’en fait une fierté.
Olivier Martineau possède le charme de l’impertinence, c’est ce qui crée son unicité. On aurait du mal à le comparer à un autre de ses semblables au Québec. Il ne joue pas la vantardise de la même façon qu’un Martin Matte et, sans réinventer ses thématiques, il les apprête différemment.
La vigueur fâchée de son alter ego scénique oblige, le ton de l’humoriste est criard. Il l’était parfois trop, mercredi; sa voix amplifiée par le micro, on perdait parfois des «punchs» au détour de certaines phrases.
Ceci dit, de ce qu’on en a compris, Martineau est inspiré, et on n’a probablement pas fini de l’entendre s’insurger.
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