Il a déjà trois ans ! Avec le petit Crossland X, clone technique du Citroën C3 Aircross, le Grandland X était le premier modèle allemand à partager des gênes avec des véhicules du groupe PSA. Ce SUV compact est un Peugeot 3008 recarrossé. Il fut au départ produit sur les mêmes chaînes à Sochaux (Doubs). Aujourd'hui fabriqué à Eisenach (ex-RDA), le voici tout naturellement en version hybride rechargeable… Comme son cousin au lion. La motorisation hybride rechargeable de PSA se décline en deux versions: deux roues motrices (Hybrid, même appellation que sur le Peugeot) et quatre roues motrices (Hybrid4). Dans les deux cas, on retrouve le quatre-cylindres à essence 1,6 litre PureTech développé jadis sous la houlette de BMW pour la Mini. La version traction avant se contente d'une puissance totale de 225 chevaux, dont 180 en provenance du moteur 1,6. Un moteur électrique de 110 chevaux - les deux ne s'additionnent pas à cause de la puissance limitée de la batterie - est inclus dans la boîte automatique Aisin à huit rapports, où il remplace le convertisseur de couple. Un embrayage multi-disques se charge de la transition entre les modes électrique et hybride.
La version 4x4 de notre essai adopte en plus un moteur électrique sur le train arrière, inclus dans un essieu multi-bras spécifique développé par Valeo et GKN. Celui-ci développe également 110 chevaux et profite de la puissance un peu plus élevée de la batterie (90 kW soit 122 chevaux, contre 80 kW sur la version traction). Le 1,6 à essence développe ici 200 chevaux. Soit 300 au total. Là aussi, les puissances des moteurs thermique et électriques ne se cumulent que dans certaines limites! Dans le mode zéro émission, il est possible de rouler jusqu'à 135 km/h. L'autonomie est à peu près de 40 kilomètres en électrique. Et, pour recharger, il faut huit heures chez soi sur une prise de 8 Ampères, quatre avec une prise renforcée de 14 Ampères. En bénéficiant d'un coût de l'électricité cinq fois inférieur en France (à domicile) pour obtenir 100 kilomètres d'énergie. Ce Grandland X comme le 3008 est un formidable véhicule, qui ne se justifie… qu'à condition de pouvoir recharger chez soi – ou au travail ! Certes, en roulant sur route ou autoroute, on peut récupérer jusqu'à une dizaine de kilomètres en électrique. Mais c'est insuffisant.
Une surprenante douceur
Les accélérations sont franches, en mode Sport. Tout se passe avec un surprenante douceur. Pas d'à-coups. On apprécie une bonne gestion d'ensemble. Le démarrage en électrique reste jouissif, surprenant de silence et d'onctuosité. Nous avons apprécié la très grande fluidité, l'agrément à bas régime. La boîte auto Aisin est excellente. C'est l'une des meilleures à l'heure actuelle. Les rétrogradages sont rapides en Sport et fort à propos. Cette transmission réagit efficacement. Dommage que PSA ait toutefois supprimé le mode 100% manuel. Bref, une excellente voiture à conduire sans brutalité, en toute sérénité ! Vu les plus de 300 kilos de surpoids, dont 230 pour les batteries LG Chem coréennes, les consommations ne sont toutefois pas si basses, une fois la batterie déchargée. Nos consommations ont oscillé entre 7,7 litres aux cents sur un parcours routier à 8,7 litres sur autoroute avec des embouteillages urbains. On s'attendait à mieux. Et ce, d'autant qu'un Lexus Ux hybride non rechargeable (de taille comparable) nous avait gratifiés de 6,3 litres seulement sur parcours mixte.
La voiture est bien née. La base roulante " EMP2 " fait des merveilles. Le comportement routier reste de très haut niveau, super sécurisant et assez agile. Même si la voiture est moins prompte que le 3008. La direction est bien paramétrée avec un léger balourd qui filtre mieux les inégalités du profil de la chaussée. Nous n'avons noté aucun recul par rapport aux modèles thermiques. Très satisfaisant, le confort est un peu ferme comme il sied à une Opel, mais sans trépidations ni secousses. La filtration se révèle très bien étudiée. Le rapport sécurité-confort est une réussite. Et on note peu de bruits parasites, moins que sur un 3008 !
Carrosserie discrète de bon aloi
Extérieurement, rien ne change à part un discret logo Hybrid4 sur les flancs et un autre un peu plus visible à l'arrière. Sur notre modèle, la peinture noire du toit se prolonge sur le capot. Ca permet de distinguer ces hybrides des autres versions. Avec une carrosserie bordeaux, l'ensemble était de bon goût. Sinon, le Grandland X reste élégant et discret, sans tapage. Nous, on aime cette sobriété sans boursouflures inutilement agressives. A l'intérieur, le Grandland X reste tout aussi classique. Il ne reprend pas le fameux "i Cockpit" dont Peugeot est si fier. Tant mieux. La présentation Opel est plus banale, mais plus logique, rationnelle et pratique. On retrouve ici une ergonomie simple, meilleure que chez Peugeot. Toutes les commandes sont faciles à trouver et bien conçues. Ah, du bon sens, ce que ça fait du bien ! Mais pourquoi les rivaux font-ils des usines à gaz ? Ici tout est rapide, intuitif, simple à trouver. Une merveille.
L'écran et les menus sont cependant les mêmes que chez Peugeot. Opel a eu toutefois la bonne idée d'ajouter des boutons dédiés que l'on trouve du premier coup. Notons que, à l'image des autres véhicules du groupe PSA, Opel respecte les réglages du conducteur. Les aides à la conduite, une fois mises en "off", ne se réenclenchent pas au redémarrage. Merci, merci. Un vrai soulagement, après l'essai de modèles du groupe Volkswagen intrusifs et totalitaires. Seule faute d'ergonomie : l'alerte de proximité d'un autre véhicule, qui s'affiche stupidement à la place du… compteur numérique de vitesse. A l'approche d'un radar, vous risquez de perdre un point de permis bêtement. Une absurdité absolue. Seule solution : le régler sur " proche " pour l'empêcher d'intervenir trop intempestivement. La finition semble plus solide que chez Peugeot. Ce n'est pas luxueux, mais bien fait. Même si les plastiques en soi sont assez ordinaires. Du beau travail. La position de conduite, facile à trouver, ne pose aucun problème. Sauf l'accoudoir central non réglable en hauteur. En revanche, nous apprécions beaucoup moins l'austérité de la présentation. C'est noir à tous les étages, sans autre choix. Un peu de chaleur, s'il vous plaît !
Pas la peine de le cacher. Cette voiture sage, pragmatique, confortable, onctueuse, bien conçue dans un souci de simplicité, nous a beaucoup plus. Mais le surcoût de l'hybride rechargeable est très sensible par rapport aux version thermiques. Une version 4x2 de 225 chevaux est à 42.200 euros, une déclinaison 4x4 à 49.850. Certes, on peut retrancher 2.000 euros de bonus. Mais, un Grandland X thermique de 180 chevaux est à 34.650 euros (avec remise). Consolation : c'est plus cher chez Peugeot.
Prix du modèle essayé: Opel Grandland X Hybrid 4 Elite: 49.850 euros (-2.000 euros de bonus).
Puissance du moteur: 300 chevaux (essence+électrique, rechargeable).
Dimensions: 4,48 mètres (long) x 1,86 (large) x 1,61 (haut).
Qualités: Excellente plateforme PSA, tenue de route sûre, confort général, mécanique efficace, douceur de fonctionnement, boîte EAT8 plaisante, ligne et intérieur moins tarabiscotés que sur le 3008, finition meilleure, ergonomie simple, pas d'aides intrusives
Défauts: Intérieur austère et triste, consommations quand la batterie est vide, surcoût très important, pas de mode 100% manuel, alerte de proximité mal pensée.
Concurrente : Peugeot 3008 HYbrid4 GT Line : 51.450 euros
Note: 15,5 sur 20
July 18, 2020 at 01:00PM
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Opel Grandland X Hybrid 4: un Peugeot 3008 "vert" doux, discret et confortable - Challenges
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