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Un véritable party avec la Compagnie Créole!

Vendredi soir, à l'extérieur, c'était le vent frisquet, la bruine agaçante, la glace qui reprenait forme au sol après quelques jours de redoux. Mais, à l'intérieur du Théâtre St-Denis, avec la Compagnie Créole qui distribuait ses airs antillo-guyanais comme autant de petites doses de bonheur, on se serait crus pendant quelques heures sur la plage d'un tout-inclus du Sud.

La Compagnie Créole fait le party au St-Denis

On exagère à peine. La première de la tournée 30 ans de fêtes au Québec, que le mythique groupe poursuit chez nous jusqu'en avril, et possiblement à l'été aussi, a pris des allures de véritable party endiablé, comme on en a rarement vu entre les murs du St-Denis. Même les gardiens de sécurité de l'enceinte du Quartier latin n'en revenaient pas de ce tourbillon excité et exalté qui balayait leur lieu de travail!

Démodée, la Compagnie Créole ou, au mieux, plaisir coupable? Affaire de «matantes» un peu pompettes, de partys de bureau quétaines? Que nenni. C'est avec une joie on ne peut plus assumée que le public a pris place à son siège et, surtout, qu'il s'en est très, très souvent levé les fesses pour se dandiner joyeusement et sautiller.

À la toute première pièce, Viva la Fiesta, un amalgame de plusieurs échantillons des titres emblématiques de la Compagnie Créole, on n'avait déjà plus aucun doute sur le degré d'énergie qui régnait sur place. Le Douanier Rousseau a provoqué le même effet galvanisant.

Et il en fut de même pour toutes les autres ritournelles légendaires : Au mariage de ma femme a été l'objet d'un premier petit délire, des hurlements à percer le tympan ont accueilli C'est bon pour le moral, et la table était mise pour, en deuxième partie, les intemporelles Cadeau du ciel, Le Bal masqué (au milieu d'un pot-pourri sous la thématique du carnaval), La machine à danser, Ça fait rire les oiseaux (autre bruyante réception) et Ba Moin En Ti Bo.

Même la reprise de Hallelujah, de Leonard Cohen, et celle de Je reviens chez nous, de Jean-Pierre Ferland, ont généré une totale communion, avec des chorales dignes de celles qui envahissent souvent le Centre Bell. D'autres «classiques» revisités à la sauce exotique de la Compagnie Créole, tels Sur le pont d'Avignon et La mère Michel, ont également causé un engouement enthousiaste.

Parterre déchaîné

Si déchaîné, le parterre a presque volé la vedette aux 11 musiciens eux-mêmes, pourtant bien difficiles à éclipser avec leurs costumes colorés à en égratigner la rétine, leurs chapeaux, leurs plumes, leurs masques, leurs coiffes indiennes, leurs capes et autres fantaisies.

On ne compte même plus les «trains» qui se sont créés à l'arrière et sur les côtés de la salle, sur les airs les plus olé olé et vitaminés, les couples qui se trémoussaient ici et là en duo, les tapements de mains, les attroupements spontanément formés le temps de quelques coups de hanches sur deux ou trois accords, et même les rondes dans les recoins où les espaces étaient plus vastes.

Colliers hawaïens, bras levés dans les airs et se baladant de gauche à droite sans attendre de signal, voix qui s'unissaient au moindre prétexte, l'envie de festoyer de tout un chacun paraissait pour l'occasion plus forte que la bienséance d'usage en pareil contexte de concert.

Car, bien décidés à s'éclater et se dégourdir les jambes, les spectateurs semblaient n'obéir à aucune règle : ça allait et venait dans la salle, à tout moment, on allait se chercher un verre, on parlait fort, on sortait rassurer la progéniture et on revenait quelques secondes plus tard, on fraternisait avec son voisin inconnu et rien ne laissait faiblir les sourires. Les éclats de rire n'attendaient pas les cris de joie, et ainsi de suite.

Même l'abondance de ballades qui a entrecoupé les tubes les plus connus de la Compagnie Créole – comme Santa Maria de la Guadeloupe, une «prière aux marins» - et les longs instants tranquilles qui nous ont permis de reprendre notre souffle n'ont jamais tempéré l'ardeur de l'assistance. Ceux et celles qui étaient assis(es) loin derrière avaient peut-être parfois du mal à distinguer claviers, guitares et percussions et les instrumentistes derrière, tant la foule, compacte, obstruait la vue, tout à sa fiesta.

Et non, il ne faut pas nécessairement détenir sa carte de l'Âge d'Or pour s'amuser avec les troupes de Clémence Bringtown, José Sébéloué et les autres, qui roulent leur bosse avec leurs indécrottables vers d'oreille depuis plus d'une quarantaine d'années (la formation a vu le jour en 1975 et, ici, c'est dans les années 80 que sa popularité a explosé).

Vendredi, il y avait des couples, des groupes d'amis de tous les âges, autant d'adolescents que de personnes âgées. On trouvait aussi des jeunes familles avec des tout-petits juchés sur les épaules de leurs parents... et même quelques poussettes aux abords des rangées de bancs! La Compagnie Créole plaît véritablement à tous.

À preuve? Même après que le rideau soit tombé, les gens entonnaient en chœur Bons Baisers de Fort de France – l'une des grandes oubliées de l'enchaînement – a capella, en quittant le Théâtre St-Denis. Plusieurs auraient sans doute souhaité que la fête se poursuive encore et encore.

La Compagnie Créole présente à nouveau 30 ans de fêtes au Québec ce samedi, 24 février, au Théâtre St-Denis, dans le cadre de Montréal en lumière. Pour toutes les dates de la tournée, c'est ici.

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http://quebec.huffingtonpost.ca/2018/02/24/party-compagnie-creole_a_23370013/

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