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L'île aux trésors d'Alejandra Ribera

Si la dernière bordée de neige vous donne de furieuses envies de chaleur et d’exotisme, Alejandra Ribera pourrait vous faire un bien fou.

Son album This Island, lancé l’an dernier, a ce petit je-ne-sais-quoi qui apaise l’âme et incite à la rêverie. L’antidote idéal à cet hiver effronté.

L’entrevue avait d’ailleurs été retardée d’une journée, car la chanteuse revenait d’Abitibi en pleine tempête, sans signal cellulaire...

« C’est beau et doux la neige. Mais j’ai quitté le Québec il y a trois ans pour éviter l’hiver. Pour moi, c’est trop. Si ce n’était pas de ça, je serais ici tout le temps. »

Elle a d’abord choisi Paris, avant de s’installer à Londres l’an dernier. Depuis, elle partage son temps entre Londres et Montréal.

Pour une fille née à Toronto de mère écossaise et de père argentin, le parcours est pour le moins étonnant.

« J’ai découvert la musique francophone du Québec et je suis déménagée à Montréal en 2012 pour travailler avec le réalisateur Jean Massicotte », raconte-t-elle. À l’époque, l’auteur-compositeur-interprète avait appris que Massicotte était derrière le succès d’artistes qu’elle adorait comme Pierre Lapointe, Patrick Watson et Lhasa de Sela.

De cette rencontre est né son opus La Boca, en 2014 et, du même coup, l’histoire d’amour entre elle et le Québec. Rares sont les critiques qui n’ont pas craqué sous son charme.

Pourtant, l’artiste peine à expliquer clairement cet attachement pour la Belle Province. « Pourquoi ? Pour beaucoup de choses très subtiles... La culture est vraiment différente ici. Au Québec, c’est vraiment plus libre, les gens ont plus confiance en eux, comparativement à Toronto. Il y a une liberté de création innovatrice vraiment originale. C’est inspirant », affirme la trentenaire qui connaît aussi du succès en France et en Allemagne.

Intimiste
Pour This Island, Alejandra souhaitait une ambiance intime et une musique un peu plus dépouillée que les denses arrangements de La Boca. « Il y avait beaucoup de couches sur La Boca. C’était très riche. C’était difficile d’aller sur la route avec ça. Avec This Island, j’avais envie d’espace pour recréer l’énergie live de la scène. »

Ce samedi à Waterloo, en compagnie de ses musiciens adorés, Jean-Sébastien Williams et Cédric Dind-Lavoie, elle proposera les pièces métissées de This Island, en plus de quelques morceaux tirés de La Boca.

Assez pour créer une belle intensité, dit-elle, en confiant qu’elle voit très souvent des gens en larmes devant elle. « Il y a beaucoup d’émotion dans ce spectacle. Ça me donne de l’énergie. »

Sa voix unique, capable de mille variantes, y est certainement pour beaucoup. Son état d’esprit au moment d’écrire This Island a peut-être aussi contribué à la douceur qu’il dégage.

« Quand je l’ai écrit, à Montréal et à Paris, j’étais dans un état de solitude et d’observation. Pas de manière triste, mais plutôt tranquille. Le rythme de ma vie était différent des autres. À Montréal, je ne comprenais rien au français ; à Paris, je ne connaissais personne. J’ai passé beaucoup de temps à me promener et dans les cafés à observer les gens. C’est pour ça que je l’ai appelé This Island : j’avais l’impression d’être une île et de regarder les bateaux passer, sans être vraiment engagée. »

Il en résulte une œuvre enveloppante comme une doudou. Avec ce temps, avouez que c’est tentant...

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