Le Metropolitan Opera a tourné la page James Levine de cinglante façon lundi soir. Dans un communiqué diffusé à 17 h, l’institution new-yorkaisea annoncé qu’elle mettait « fin à sa relation avec James Levine en tant que directeur musical émérite et directeur artistique de son programme de développement des jeunes artistes », et ce, en « considération des résultats d’une enquête externe de plus de trois mois ».
Sans la moindre ambiguïté, le communiqué indique que « l’enquête a mis en lumière des preuves crédibles d’agressions et de harcèlement sexuels de la part de M. Levine avant et pendant son mandat au Met ». Plus encore, l’enquête, lors de laquelle 70 témoignages ont été recueillis, a aussi fait surgir « des preuves crédibles d’agressions et de harcèlement sexuels de la part de M. Levine à l’encontre d’artistes vulnérables à des stades précoces de leurs carrières et sur lesquels M. Levine avait autorité ».
Le Met se couvre
L’institution tire les conséquences de ces découvertes : « À la lumière de ces révélations, le Met en conclut qu’il serait inapproprié et impossible pour M. Levine de continuer à travailler au Met. » James Levine était suspendu de ses fonctions depuis le 3 décembre 2017, lendemain de la publication par le New York Times d’une enquête montrant que le chef, qui a débuté au Met en 1971 pour en prendre la direction en 1975, était accusé par trois hommes de les avoir agressés sexuellement, entre 1968 et 1986.
Si, à la lumière des révélations, le Metropolitan Opera est amené aujourd’hui à licencier le chef âgé de 74 ans, est-ce à dire que l’institution viendrait de découvrir ses moeurs et dérapages, ou, du moins, leur étendue ? Les questions « Que savait le Met ? » et « Le Met s’est-il compromis à couvrir des comportements répréhensibles pour préserver la réputation de l’institution ? » se sont posées immanquablement depuis la mise en cause de James Levine, début décembre.
Le communiqué de lundi tente de couvrir ainsi l’institution : « L’enquête a aussi démontré que toutes les déclarations ou rumeurs prétendant que l’administration du Met ou son conseil d’administration ont été impliqués dans des opérations visant à dissimuler des informations relatives à ces sujets sont totalement infondées. »
Le travail de la commission menée par Robert J. Cleary, du cabinet d’avocats Proskauer Rose, pour le compte du conseil d’administration du Met, risque, sur ce point, d’être confronté à des enquêtes journalistiques à venir. Le New York Times a déjà publié une lettre de 1979 envoyée par le directeur général du Met à un membre du conseil d’administration faisant état d’allégations. D’autres émaillent le livre Molto Agitato, de Johanna Fiedler, paru en 2001. Aucune suite sérieuse n’avait été donnée, aucun comité d’enquête formé.
Selon la formule désormais consacrée, le Met affirme qu’il est « déterminé à assurer un environnement de travail respectueux et dénué de harcèlement pour ses employés et ses artistes ».
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