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Oscars, causes toujours

Il fut un temps où les Oscars célébraient le cinéma.

C’était il y a des millions d’années dans une autre galaxie.

Aujourd’hui, la cérémonie des Oscars célèbre tout sauf le cinéma. Elle célèbre les causes à la mode, les bonnes intentions, les idées nobles, les minorités...

Entre un excellent film qui n’essaie pas d’éduquer ou d’élever la population, et un film moyen qui embrasse la rectitude politique ambiante et flatte les militants dans le sens du poil, l’Académie a tendance, depuis quelques années, à choisir le second.

Ce n’est plus tant le film qui est important que son thème, son sujet.

La cérémonie des Oscars permet à des acteurs millionnaires obsédés par leur image de montrer au monde entier à quel point ils sont bons, gentils, généreux.

LE CINÉMA D’ABORD

Donc, hier, des comédiennes et des comédiens qui ont travaillé pendant des années avec Harvey Weinstein sans rien dire ont salué le courage des tireuses d’alarme.

Mieux vaut tard que jamais, comme on dit.

Dans les entrevues qu’il a accordées dans les jours précédant la cérémonie, l’animateur Jimmy Kimmel a dit que l’important pour lui n’était pas de faire la leçon et de promouvoir telle ou telle cause, mais de divertir, de faire rire.

A-t-il tenu parole ?

Oui. Après avoir fait un gag sur le fait qu’Oscar était un homme parfait, car il n’avait pas de pénis, Kimmel a dit que même si de nombreux lauréats feront probablement des discours à caractère politique au cours de la soirée, il fallait se rappeler que le but de cette cérémonie était d’abord et avant tout de célébrer le septième art.

Tout ça, avant de dire (clin-d’œil rigolo à The Shape of Water) que les hommes ont tellement gaffé, cette année, que les femmes ont commencé à sortir avec des poissons.

COURONNER UN RACISTE ?

La soirée (interminable, comme toujours, et manquant singulièrement de punch) a débuté par une excellente nouvelle : l’Oscar du Meilleur acteur de soutien remis à Sam Rockwell, pour sa performance magistrale dans le film Three Billboards Outside Ebbing Missouri.

Pouvez-vous croire que de nombreuses personnes ont demandé à ce que Rockwell soit retiré de la liste des finalistes parce qu’il interprète un flic raciste et homophobe ?

Eh, les curés... Ce n’est pas Sam Rockwell qui est contre les gais et les noirs, c’est son personnage ! Allo ?

En saluant le travail de Sam Rockwell, l’Académie a remis les Guerriers de la justice sociale à leur place.

Le plus drôle est que ces militants qui prennent la fiction pour la réalité sont probablement les premiers à dénoncer les « fake news » !

UNE FAUSSE NOTE

En fait, les moments les plus intéressants de cette soirée qu’on aurait imaginée pas mal plus rentre-dedans étaient les superbes montages d’extraits de films qui précédaient les principaux Oscars. Sinon zzzzzzz....

En terminant : pourquoi n’a-t-on pas diffusé l’hommage que l’Académie a rendu à la grande Agnès Varda ? Il est quand même ironique qu’en cette année des femmes, on ait choisi de saluer la plus féministe des cinéastes dans une cérémonie parallèle qui s’est tenue en novembre dernier !

On n’aura pas vu la mère de la Nouvelle Vague recevoir son Oscar d’honneur... Une fausse note impardonnable.

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http://www.journaldemontreal.com/2018/03/05/oscars-causes-toujours

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