Gilbert Rozon vient d'échouer dans sa tentative de faire retirer les termes «prédateur sexuel» et «viol» dans le recours judiciaire intenté contre lui par un regroupement de présumées victimes d'agressions sexuelles.
«Le Tribunal considère qu'il ne serait pas approprié de radier les allégations visées avant même d'avoir donné une chance à la demanderesse de présenter son argument au Tribunal à l'étape d'autorisation », écrit le juge Donald Bisson, dans une décision rendue aujourd'hui.
Un groupe de présumées victimes, qui s'est baptisé « Les Courageuses », veut intenter un recours collectif contre l'ancien président du Groupe Juste pour rire. Le regroupement d'une vingtaine de femmes attend l'autorisation du tribunal pour que sa poursuite de plusieurs millions de dollars puisse aller de l'avant.
Les Courageuses affirment dans leur requête, déposée en novembre dernier, que «Rozon est un homme âgé de 63 ans qui a agressé et harcelé sexuellement de nombreuses femmes et filles sur une période s'échelonnant sur un minimum de 34 ans, de sorte qu'il mérite la qualification de prédateur sexuel», en plus d'alléguer qu'il a déjà «violé, brutalisé et harcelé» des femmes.
C'est la comédienne Patricia Tulasne qui a été désignée pour représenter les victimes dans le cadre de la demande de recours.
En janvier, Gilbert Rozon a annoncé leur intention de contester la demande d'autorisation d'action collective. Avant que la demande d'autorisation du groupe soit entendue, il a demandé le retrait de certains passages de la requête des victimes, notamment ceux où il est qualifié de «prédateur sexuel» et où on parle d'une victime ayant été «violée».
Le juge souligne que les allégations des victimes font état «d'agressions sexuelles répétées, commises par M. Rozon sur des femmes de son entourage, dans la sphère artistique, politique et sociale, avec une position de pouvoir et d'influence. Cela est un pattern, un modus operandi, une cible de victimes, qui correspond aux définitions de «prédateur sexuel».»
Le jugement indique aussi que les pièces présentées par les victimes en appui à leur requête «sont suffisantes pour justifier l'emploi du mot «viol».»
Les allégations d'agressions et de harcèlement sexuels contre Gilbert Rozon ne sont pas calomnieuses ni diffamatoires, conclut aussi le juge.
Lors de sa première apparition publique depuis les allégations, le 8 février dernier, M. Rozon a nié les gestes qui lui sont reprochés. « Je n'ai jamais fait l'amour à quelqu'un si une personne a dit non, jamais », a-t-il lancé.
Aucune accusation n'a encore été portée contre lui.
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