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«Moi, belle et jolie»: un film courageux

On le sait, Amy Schumer ne fait jamais dans la dentelle, l’humoriste et actrice n’hésitant jamais à aborder avec franchise des sujets qui dérangent. Dans «Moi, belle et jolie», où elle porte le double chapeau de productrice et d’actrice, elle s’attaque sans compromis à l’image que les femmes ont d’elles-mêmes.

Renée (Amy Schumer) travaille au département Web d’une maison réputée de produits cosmétiques.

Particulièrement fière d’être à l’emploi de la compagnie Lily LeClair - fondée par Lily (Lauren Hutton) et gérée par Avery (Michelle Williams) -, elle regrette d’être reléguée dans un sous-sol miteux au lieu de pointer dans les bureaux de Manhattan.

Au niveau personnel, sa vie est faite de vexations.

Qu’il s’agisse de trouver un vêtement à sa taille ou d’obtenir l’attention d’un serveur, rien n’est facile. Tout lui rappelle qu’elle ne correspond pas aux standards de l’industrie.

Un jour, pourtant, après s’être blessée à la tête lors d’une séance de vélo stationnaire, elle a l’illusion d’être parfaite.

D’être «belle et jolie» comme dans le titre.Et cette illusion, à laquelle elle croit dur comme fer, lui permet de soulever des montagnes.

Ayant enfin la confiance en elle qui lui manquait, Renée demande un nouveau poste au sein de Lily LeClair, n’hésite plus à donner son opinion, drague un homme (Rory Scovel), bref, son assurance la rend invincible.

Le premier tiers du long métrage est grinçant, car consacré aux complexes de la protagoniste qui ressemblent à tous ceux qu’ont toutes les femmes concernant leur poids.

Il est donc impossible de ne pas s’identifier à plusieurs scènes, qu’il s’agisse de celle avec la vendeuse d’un magasin de vêtements ou de celle, plus dure, dans laquelle Renée se déshabille devant son miroir.

Le deuxième tiers de l’humour de «Moi, belle et jolie» est résolument absurde. Il est assez impressionnant de voir Renée expliquer à Vivian (Aidy Bryant) et Jane (Busy Philipps), ses meilleures amies, à quel point elle est belle, tout comme sa conversation avec Avery LeClair dans laquelle elle lui indique qu’elle pourrait être mannequin est surréaliste.

Mais ces deux parties de «Moi, belle et jolie», écrit et réalisé par Abby Kohn et Marc Silverstein, posent des questions d’importance, obligeant le spectateur à affronter ses propres complexes et ses propres insécurités.

De la même manière, en mettant systématiquement Amy Schumer en face d’actrices de taille menue (Michelle Williams ou Emily Ratajkowski pour ne citer qu’elles), les cinéastes et scénaristes forcent, non pas la comparaison, mais la réalisation du fait qu’il est vain de vouloir changer son corps à tout prix et que le bonheur est dans la pleine acceptation de soi.

On pardonnera au duo créateur une troisième partie faible tant le discours de «Moi, belle et jolie» défie les conventions.

Et dans un contexte de #MoiAussi, cela fait du bien de voir que les vannes continuent à s’ouvrir.

Note: 3 sur 5

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