Après la soirée Artis, Ariane Moffatt et Jean-Philippe Dion ont ressenti le besoin de s’expliquer.
Pourquoi offrir une « toune » en anglais (What About Us, de P!nk) quand on salue l’excellence de la télé francophone ?
Vous savez quoi ? Si on était dans une compétition comme La Voix ou Star Ac, Ariane aurait pu chanter en pendjabi ou en serbo-croate, ça ne m’aurait pas dérangée. Mais vu qu’elle voulait faire passer haut et clair un message fort, pourquoi avoir choisi de le faire dans une langue que tous ne parlent pas au Québec ?
C’est comme si on disait que pour porter un message percutant, il faut forcément recourir à un méga succès américain. Comme si on n’avait pas en français des chansons aussi puissantes. Dommage.
DES EXPLICATIONS
Jean-Philippe Dion a expliqué que c’était son « fantasme musical » d’entendre « une chanson puissante, interprétée par une femme forte ».
Ariane Moffatt a reconnu que les questions soulevées par sa performance dans la langue de Shakespeare étaient « légitimes ».
Et son explication était très claire : « Si j’ai accepté la proposition du numéro, c’est pour les mots et la force de la chanson de P!nk dans le contexte précis d’une soirée qui visait à célébrer les femmes et l’égalité des sexes dans le milieu télévisuel. La puissante WHAT ABOUT US était porteuse d’un message galvanisant pour présenter les personnalités féminines de l’année et on a pensé à moi pour incarner ce message. »
Votre message a beau être « galvanisant », si la moitié de votre public ne le comprend pas, vous passez à côté de votre objectif, non ?
Si tu veux prendre ton auditoire par le revers du col pour l’ébranler, tu t’assures qu’il comprenne chaque mot que tu lui adresses.
Le second problème, c’est ce fameux « message » de What About Us.
Interviewée par Newsweek en octobre 2017, P!nk affirmait : « Pour moi, c’est une chanson qui dit à quel point je suis déçue du gouvernement et de la façon dont le gouvernement n’a pas été à la hauteur pour son peuple. »
Donc, une chanson anti-Trump pour un gala au Québec ?
Je comprends les bonnes intentions, je comprends le désir de faire écho au mouvement mondial #metoo. Mais chanter « Qu’en est-il de nous, de toutes les fois où vous avez dit que vous aviez les réponses ? », c’est quoi le rapport avec le fait d’annoncer que Véronique Cloutier, Mélissa Désormeaux-Poulin, Magalie Lépine-Blondeau, Sophie Lorain et Guylaine Tremblay s’affrontent dans la catégorie personnalité féminine de l’année ?
J’ai l’impression qu’on a voulu tout mélanger : l’affaire Weinstein, l’affaire Rozon, l’affaire Salvail, la parité, #metoo, #moiaussi, #timesup, alouette.
Enfin, une dernière question à ce sujet : Vu que l’industrie culturelle québécoise a été ébranlée autant par l’affaire Rozon que par l’affaire Salvail, pourquoi rendre hommage seulement aux femmes ? On dit quoi aux présumées victimes, masculines, d’Éric Salvail ? Que le courage de dénoncer nous intéresse uniquement quand il se conjugue au féminin ?
CHACUN VIT SA PEINE
Rappel historique : en 2012, au Gala Artis, Ariane Moffatt avait chanté un extrait de la bande sonore de Trauma. C’était Everybody Hurts de R.E.M.... mais en version française !
Vous savez quoi ? C’était « galvanisant ».
http://www.journaldemontreal.com/2018/05/16/when-ariane-moffatt-sings-in-englishBagikan Berita Ini
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