
La réputation de l’établissement en a quand même pris un coup, avec la descente du dernier épisode de la première saison. La clientèle est plus timide, clairsemée, dans un bar qui paraît vide. Quand les danseurs, les seuls qui restent, s’amènent sur scène, moins de cris, moins d’ambiance. Ça fait presque pitié.
Mais ce n’est pas le pire. La maladie de Dominique (Élise Guilbault) — la sclérose latérale amyotrophique — s’aggrave, au point qu’elle perd la maîtrise de ses mouvements. Dorice voudrait engager une infirmière, mais sa blonde ne se sent pas prête. Le Cheval-serpent arrive rapidement deuxième dans ses priorités. Ce n’est pas plus rose pour David, dont la mère suicidaire perd complètement la carte, additionne les crises de colère et se saoule jusqu’à en perdre conscience. Louise Portal est bouleversante dans le rôle d’Odile, une femme blessée qui ne se remet pas de la mort de son grand amour, l’ex-maire Saint-Pierre et père de David. Son fils illégitime devra prendre de grandes décisions.
L’absence de Dorice permet à Simone (Catherine Saint-Laurent) d’imposer sa vision sur ce que devrait être le Cheval-serpent, qui jure nettement avec celle de David. Elle engage un nouveau chorégraphe et de nouveaux garçons, qui sont davantage des danseurs de ballet que des danseurs nus. Pete (Francisco Randez) l’avait bien dit : engage pas des universitaires.
Le maire de Montréal, Laurent Saint-Pierre (Daniel Parent), récite sa liste d’épicerie directement au chef de police, qui exécute. Il a peut-être remporté le premier round en obtenant la fermeture temporaire du bar de son frère ennemi, il ne l’a pas encore mis K.O., quoi qu’en pense sa démoniaque mère (Marie Tifo), qui savoure les déboires du Cheval-serpent en soutenant des regards de bitch, et manipule son fils comme une marionnette. Elle se console en repensant à cette danse lascive que lui a offert Franck (Claude Bégin), sa taupe, qui a pris le large depuis. Laurent est plutôt hanté par cet oreiller qui lui a permis de tuer son père dans son lit de mort.
Quelques nouveaux personnages font leur apparition. Dont celui de l’avocate (Laila Thibeault-Louchem) qui défendra le Cheval-serpent, et qui s’intéresse de très près à David. Et du directeur (Patrick Goyette) du centre où Odile effectue sa cure de désintox. Elle lui fera la vie dure, à coups de «quessé que tu veux que je côlisse de ma vie?»
On a beaucoup parlé de la pudeur de la première saison, très chiche sur ce qu’elle montrait de l’anatomie masculine, alors qu’il en est tout autrement dans la réalité. Ça se poursuit dans la deuxième saison, du moins dans les premiers épisodes, qui montrent moins de scènes de danse, pendant que le bar tente de se refaire une clientèle. Au fait, ceux qui remarquent ce genre de détails seront surpris de constater que l’intérieur du Cheval-serpent n’a pas changé, mais qu’il a changé d’adresse, sans qu’on y fasse allusion.
Rafaël Ouellet (Nouvelle adresse, Fatale-Station) a succédé à Sylvain Archambault à la réalisation des 10 nouveaux épisodes, pour les raisons que l’on connaît. Cette seconde saison ne joue pas davantage dans la subtilité. Cheval-serpent doit être prise pour ce qu’elle est, un soap aux personnages caricaturaux et excessifs, et aux rebondissements tirés par les cheveux. Et comme à un soap, on s’y accroche pour savoir jusqu’où ça ira.
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Sur ces mots, je prends quelques semaines de vacances et vous souhaite un bel été, chaud et ensoleillé.
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