Ce n’est pas parce que Toronto suait sous la canicule de mercredi que ses troupes n’étaient pas prêtes à affronter l’armada de cinéastes et de vedettes bientôt sur place. La rue King commençait à bourdonner, car Outlaw King de David Mackenzie, drame d’époque sur fond de lutte entre le roi d’Écosse et le roi d’Angleterre, avec Chris Pine, ouvrira le bal du 43e TIFF jeudi. Il n’est pas réputé pour la finesse de ses morceaux d’envoi, mais on jugera sur pièce
Des nouveautés canadiennes
Sinon, sur le flanc national, les premières de The Death and Life of John F. Donovan de Xavier Dolan et La disparition des lucioles de Sébastien Pilote créeront entre autres l’événement. Le film d’Arcand La chute de l’empire américain fera ses débuts devant un auditoire anglophone avec les honneurs de la guerre et La grande noirceur de Maxime Giroux, road movie américain insolite à la distribution internationale où Martin Dubreuil côtoie Romain Duris et Reda Kateb, sera lancé ici.
En amont : la carte des festivals bouge sur sa planète. Ce qui nuit aux uns sert les autres. Netflix aura boudé Cannes, où ses films étaient interdits de compétition. Du coup, Roma d’Alfonso Cuarón (Gravity), portraits de femmes dans la société mexicaine des années 1970 (avec grandes rumeurs d’oscarisable) et le film perdu et retrouvé d’Orson Welles The Other Side of the Wind se sont tournés vers les rendez-vous d’automne, précédant par surcroît la saison des prix à Hollywood.
Même le western américain du Français Jacques Audiard The Sisters Brothers avec Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal et John C. Reilly, a préféré la tribune automnale au printemps cannois. Le TIFF constitue une rampe de lancement pour les Golden Globes et les Oscar où les films de Cannes occupent une grande place aussi. Le meilleur de l’année cinéma s’y déploie.
N’empêche, dans cette case d’août-septembre, le festival de Toronto se fait talonner par Venise et par Telluride. Boy Erased de Joel Edgerton avec Nicole Kidman et Russell Crowe, First Man de Damien Chazelle (La La Land) suivant la préparation de Neil Armstrong (Ryan Gosling) avant son envolée lunaire. The Favorite du Grec Yórgos Lánthimos (The Lobster), production d’époque britannique, Roma de Cuarón et bien d’autres se posent ailleurs avant d’atterrir au TIFF. Les guerres de festivals n’affectent pas vraiment les cinéphiles, qui reprennent les films ici ou là, mais en coulisse, les oeuvres les plus chaudes s’arrachent comme otages prisés de la course aux primeurs.
Nous, on a surtout envie de voir A Star Is Born de Bradley Cooper, remake du classique de 1937 avec Lady Gaga donnant la réplique à l’acteur-cinéaste. Plus encore Widows du brillant Britannique Steve McQueen (12 Years a Slave), plongeant dans le film d’action avec ses vedettes féminines. Et comment passer à côté du documentaire Fahrenheit 11/9 ? Michael Moore fait tellement un bon show sur l’écran et devant les micros, engagé et tonitruant. Cet anti-Trump ne pouvait ignorer l’élection de 2016 et l’ahurissant règne du Donald. Le film s’inscrit dans la lignée de son Fahrenheit 9/11 sur George W. Bush (palmé d’or à Cannes en 2004).
Au menu aussi : If Beale Street Could Talk de Barry Jenkins (Moonlight) mêlant des amours adolescentes contrariées à une histoire de corruption et de viol. Dans The Old Man and the Gun de David Lowery, Robert Redford fera ses adieux à l’écran en bandit récidiviste. Intéressant clap de fin pour l’acteur gentleman.
On attend beaucoup de Sunset du Hongrois László Nemes, situé à Budapest avant la Première Guerre mondiale. Après son fabuleux Son of Saul, primé partout, les regards se tournent vers ce cinéaste des profondeurs.
Beautiful Boy de Felix Van Groeningen (avec Steve Carell et Timothée Chalamet) explore une relation explosive père-fils. Paul Greengrass (Captain Phillips) aborde dans 22 July les tueries d’Oslo et du camp de jeunesse d’Utoya en 2011. Il s’agit d’une production Netflix, tant cette plateforme part à la conquête du cinéma de niche. Les premiers pas de l’acteur Paul Dano comme réalisateur dans le drame familial Wildlife avec Jake Gyllenhaal et Carey Mulligan sont impressionnants, paraît-il.
L’un dans l’autre, la violence sera au rendez-vous de cette édition du TIFF, les dérives politiques, la famille dans tous ses états et les femmes amazones. Tous attendus aux prochains Oscar, aussi. La rentrée cinéma de septembre s’amorce aujourd’hui.
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