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Quand le rêve américain tourne au cauchemar, heureusement qu’il reste la France. On sait que le premier film américain de Xavier Dolan, Ma vie avec John F. Donovan, ne sortira pas aux États-Unis, où aucun distributeur n’en a voulu. C’est donc grâce au seul coproducteur français que le film pourra avoir une petite vie en salle et que Xavier Dolan fait depuis deux semaines la tournée des plateaux parisiens.
Contrairement à Denys Arcand qui avait été quelques semaines plus tôt encensé par la critique française, Xavier Dolan n’a pas eu droit aux mêmes éloges. « Qui trop embrasse mal étreint. Dolan charge la barque, fatigue à force de va-et-vient entre les époques et perd le fil », écrit Le Figaro dans un article au titre accablant : « Une étoile est morte ».
Même si le film n’est pas dénué de charme, le quotidien Le Monde déplore que Dolan « se recroqueville une nouvelle fois sur ses thèmes fétiches et témoigne d’un désir de régression pleinement assumé. Régression vers un narcissisme primaire, vers l’époque bénie des séries télévisées des années 1990, vers la pop sirupeuse, mais aussi, et surtout, vers l’amour maternel », dans un registre que le critique ne craint pas de qualifier de « presque infantile ».
Pour L’Express, ce film « sent trop le passeport pour Hollywood et pas assez le coeur ». Le quotidien La Croix ne demandait lui aussi qu’à célébrer Dolan. Pourtant, « le résultat est un objet hybride qui est à la fois du Dolan et pas tout à fait du Dolan, écrit le journal. […] Mais la machine, cette fois, semble tourner à vide ». Plus nuancé, L’Obs a vu dans « ce [méli]-mélo très nineties […] un côté “Menu Maxi Best Of” Dolan aussi séduisant que bourratif ». Dans une étrange pirouette, Libération évoque dans la même phrase un film « intégralement raté », mais qui « est loin d’être détestable […] comme un chantier à ciel ouvert ».
« Intime »
Dans ce foisonnement de critiques acerbes, où Télérama écrit que « le cinéma de Xavier Dolan a perdu son caractère artisanal et donc son âme », il y a quelques rares exceptions. Ainsi le Midi libre célèbre-t-il un « flamboyant mélodrame existentiel [qui] va droit au coeur. Et le déchire. Et le console. Et le fait battre, en somme ». De même, Les Échos saluent « un beau film intime sur les ravages de la célébrité » qui « touche au coeur ». Nul doute que Le Parisien exprime une opinion très largement partagée lorsqu’il conclut : « Misons sur une erreur de parcours, et vivement le prochain Dolan… »
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