Le photographe Antoine Desilets, photographié chez lui au début de 2019.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Le photojournaliste Antoine Desilets, qui a notamment travaillé à La Presse dans les années 60 et 70, est mort jeudi entouré de ses proches.
Un texte de Marc Gosselin
Primé maintes fois sur diverses tribunes, il a donné son nom aux prix qui honorent chaque année les photographes ayant produit les meilleures photos de presse au Québec.
Sa famille a annoncé la triste nouvelle sur les réseaux sociaux, disant qu'il s'était éteint jeudi, à 19 h 30, entouré de sa femme Jeannine, l'amour de sa vie
, de ses enfants, petits-enfants, brus et gendres, de façon sereine et digne
.
Antoine Desilets a notamment travaillé à La Presse de 1961 à 1974, puis au journal Le Jour pendant deux ans.
Il a été désigné photographe de presse de l'année en 1966, 1968 et 1969 par la National Press Photographers' Association North America, sections Canada et État de New York. En 1967, il obtient une mention spéciale à la World Press Photo, une première au Canada.
Ayant marqué de nombreux artisans, Antoine Desilets a publié plusieurs ouvrages au fil de sa carrière.
En 1982, la ville de Paris lui remet le premier prix du Musée de la Photographie pour son livre Découvrez le monde merveilleux de la photographie. Il a été professeur invité de l'École du Cesti de l'Université de Dakar pour des cours de photojournalisme.
Ayant fait l'objet de plusieurs expositions, il était présenté par plusieurs comme le « père du photojournalisme au Québec ».
Antoine Desilets était né à Montréal en 1927, et avait d'abord travaillé comme photographe industriel.
Un photojournaliste généreux de ses conseils
Photographe à Radio-Canada, Ivanoh Demers, qui a remporté six fois le prix Antoine-Desilets, a rendu hommage à un grand passionné
.
Il parlait de photojournalisme comme si c'était un gars de 35 ou 40 ans qui venait de commencer dans le métier. Sa passion m'a inspiré comme photographe
, a-t-il indiqué en entrevue téléphonique.
Il a également retenu une autre grande leçon de son père spirituel : il traîne toujours ses caméras avec lui lorsqu'il se déplace. « Il faisait des photos tout le temps. Je vois quelque chose d'intéressant en déplacement, je m'arrête, je prends une photo et je poursuis ensuite ma route », a-t-il ajouté.
Le décès de ce grand technicien
du photojournalisme lui fait vraiment de la peine.
Photographe à La Presse, Bernard Brault a remporté le prix Antoine-Desilets à 10 reprises. Je l'ai vu pour une dernière fois l'été dernier alors qu'une exposition était consacrée à ses œuvres à Drummondville. C'est le photographe qui m'a le plus aidé à percer
, a-t-il témoigné.
Il m'a inspiré par son style. Cet homme généreux de son talent avait beaucoup d'humour. C'est le plus grand photojournaliste de l'histoire du Québec.
Bernard Brault souligne qu'Antoine Desilets a innové dans la pratique du photojournalisme au début des années 60. À ce moment, peu de photojournalistes utilisaient des appareils 35 millimètres, ce qu'il faisait. On se rappelle tous les nombreuses photos prises avec des objectifs grand angle à l'époque de l'Expo 67
, a-t-il ajouté.
Pour Paul Chiasson, photographe à La Presse canadienne, l'art d'Antoine Desilets était de dénicher l'angle oublié par les autres collègues derrière leur lentille. Il était très innovateur dans la manière de trouver l'angle que personne n'avait
, se souvient-il.
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