« C’est drôle, je préfère les questions aux réponses. Je trouve ça plus fertile. Je préfère que les gens partent de mon spectacle avec plus de questions que de réponses. Parce que, un : qui suis-je pour donner des réponses ? Deux : est-ce qu’il y en a ? Trois : ma réponse va-t-elle te convenir à toi ? » demande celui qui vient de prouver que sa vivacité d’esprit ne s’est pas égarée au fond des Hautes-Alpes.
Vivant maintenant une vie recluse avec son conjoint dans un village français qui ne compte pas plus d’une dizaine d’habitants, André Sauvé a trouvé le silence et l’inspiration nécessaires pour écrire un troisième long spectacle.
« Il faut que je m’éloigne du monde pour en parler. C’est comme un peintre, à tout bout de champ, il se recule pour voir le portrait. Je suis en contact avec cette affaire-là qu’est l’harmonie de la nature, et qui nous renvoie à nous-mêmes. À un moment donné, je prenais un petit apéro le soir dehors avec mon copain et j’ai vu un nuage qui s’en allait se cogner à une montagne. J’ai dit : ospri qu’il a pas l’air en maudit de se cogner contre un mur ! Nous, on est en maudit quand on frappe un mur. »
Il a d’ailleurs scindé sa tournée en périodes de trois mois afin de pouvoir retourner dans son paisible monde.
« Je ne sais pas si c’est l’âge qui fait qu’on veut retrouver une qualité de vie. Le monde effervescent de la scène, des médias et l’écriture ou le petit coin reculé, j’ai besoin d’être dans les deux. Je crois que j’ai trouvé mon équilibre. Mon nuage contourne très bien la montagne jusqu’à maintenant. »
Le petit dans le grand
« L’humain, à date, j’en vois pas le bout, c’est trop vaste », partage l’humoriste reconnu pour ses réflexions éclatées.
Son spectacle philosophe sur ça, donc. Sur les grandes questions du quotidien, sur les erreurs humaines et sur la dualité entre le commun et l’existentiel.
Mais l’existentiel n’est-il pas commun, justement ?
« Moi, je vois tout le temps tout dans tout. On est dans le petit quotidien ce qu’on est dans le grand. Nos grandes questions de ce qu’on fait dans la vie se traduisent dans le quotidien de tous les jours. Si on pense par exemple à une fenêtre qu’on coulisse pour faire entrer l’air. Et là, il y a une mouche qui se pète le nez dans la vitre pour sortir, mais elle voit pas qu’à côté c’est grand ouvert. Autant que moi, ça me démange quand je vois ça, autant que quand on ramène ça à soi, c’est un feeling qui nous appartient. »
Le 31 juillet, au Vieux Clocher de Magog, il présentera le spectacle Ça pour la première fois tel qu’il est. Malgré qu’elle soit étiquetée « en rodage », l’humoriste, qui s’avoue « insécure », assure que l’œuvre est à l’étape de peaufinage minime.
Une étoile dans son cahier
Même si son deuxième one-man show, Être (gagnant de l’Olivier du Spectacle de l’année en 2014), remonte à trois ans auparavant, André Sauvé n’avait pas délaissé son public. L’an dernier, pour le festival Juste pour rire il a préparé un spectacle d’humour accompagné de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM).
Le succès a été tel que l’humoriste est réapparu sur les scènes de l’OSM et de l’Orchestre symphonique de Québec (OSQ) en mars dernier.
« J’ai mis une petite étoile à celui-là dans mon cahier de vie. J’aime beaucoup la musique classique. Quand est-ce que ça arrive que tu joues avec 90 musiciens en arrière ? Ça n’arrive qu’une fois ! »

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