Musique Les larmes de Corey Hart - Le Journal de Québec

LONDON | Trente-cinq ans après être sorti de l’ombre en chantant Sunglasses at Night, Corey Hart est maintenant un immortel de la musique canadienne et il a fait les choses en grand, dimanche soir, à la 48e remise des prix Juno.

Ému aux larmes, l’artiste montréalais aux 16 millions d’albums vendus, star des années 1980, a été intronisé au Temple de la renommée dans ce qui s’est avéré un des faits saillants d’une soirée qu’il a lui-même conclue avec une électrisante performance pendant laquelle il a chanté son fameux Sunglasses At Night en portant des verres fumés.

Pour cette occasion toute spéciale, il était accompagné de sa femme Julie Masse, qu’il a justement rencontrée aux Juno en 1993, et de leurs quatre enfants. Hart a d’ailleurs rappelé que sa famille, pour qui il a longtemps mis sa carrière en veilleuse, était sa fierté. « Papa vous adore », a-t-il lancé à ses enfants, qui avaient les yeux humides dans la foule.

« Les gens qui sont déjà intronisés sont des légendes de la musique alors je suis très touché qu’ils m’aient choisi », avait-il confié au Journal avant la cérémonie.

Animée par Sarah McLachlan, et marquée d’une apparition-surprise de Sting, venu présenter un trophée avec David Foster, la soirée a couronné Shawn Mendes. La jeune mégastar termine son week-end avec cinq Juno, même s’il n’était pas là pour venir les chercher parce qu’il est en tournée en Europe.

Lenoir pas déçu

Malgré trois nominations, Hubert Lenoir est pour sa part reparti de London les mains vides. Vu sur le tapis rouge, Lenoir faisait contre mauvaise fortune bon cœur, notamment d’avoir échappé le Juno de l’album francophone. « Je ne suis pas déçu. Loud le méritait autant que moi », a dit celui qui revient tout juste des États-Unis.

« Je pense qu’il y a un marché pour moi là-bas. Quand on est arrivés, il y avait déjà des gens qui connaissaient un peu ce que je faisais, qui savaient les paroles et il y a même la radio KCRW qui joue mes chansons. »

Pour une rare fois, si ce n’est pas une première, une chanson en français a été interprétée lors du gala télévisé des prix Juno. L’honneur de briser la glace linguistique est revenu à Cœur de pirate, flanquée de Loud pour leur duo Dans la nuit.

Question de langue

« Les gens avaient l’air dedans même s’ils ne savaient pas qui on était, moi et Loud. Je suis très fière d’avoir chanté en français et j’espère que les Juno vont faire ça chaque année », a déclaré Cœur de pirate en salle de presse.

On avait même demandé à Hubert Lenoir de les présenter, ce qu’il a fait, mais sans prononcer un seul mot en français. Une commande des organisateurs ?

On a quand même senti que les Juno voulaient se réconcilier avec des minorités longtemps ignorées. Ils ont particulièrement mis de l’avant les cultures autochtones : Elisapie a récité le traité de reconnaissance territoriale et on a eu droit à une prestation inspirante du plus récent vainqueur du prix Polaris, Jeremy Dutcher.

Ne manque plus que des discours dans la langue de Molière.