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Isla Blanca : Triompher de soi

Une femme au maillot rouge fait face à la mer, une jeune fille avec un sac à dos fait face à un bungalow. Ces deux images successives ouvrent Isla Blanca, un film qui ne se déroule pas dans la presqu’île mexicaine, mais dans une banlieue anonyme du Québec. «Cela fait aujourd’hui 20 ans que j’ai accompagné ma mère dans la mort», nous explique la réalisatrice Jeanne Leblanc, rencontrée en compagnie de la comédienne Charlotte Aubin. «Ce film est une histoire très librement inspirée par cette dernière nuit que j’ai passée avec elle. Je voulais recréer ce moment, cette bulle unique. C’est un projet que j’ai en moi depuis longtemps.»

Le film raconte l’histoire de Mathilde (Charlotte Aubin), qui revient auprès de sa mère mourante (Judith Baribeau) et de son frère (Théodore Pellerin) après huit ans d’une mystérieuse absence. Le scénario et la situation auraient pu vite devenir ennuyeux, mais la réalisatrice réussit à éviter les pièges larmoyants. Isla Blanca dévoile l’histoire familiale et intime d’une jeune femme qui a pris la fuite, et qui s’est égarée en cours de route.  

«Les mécanismes dramatiques et le cadre dans lequel nous évoluions étaient très clairs dès le début», nous explique Charlotte Aubin. «La partition était tellement précise qu’il était difficile de s’égarer dans notre interprétation. Je pense que c’est ce qui fait la force de notre interprétation à Thérodore et moi.»

maison de production art et essai
maison de production art et essai

Jeanne Leblanc a voulu pousser les comédiens plus loin dans leur intériorité et c’est réussi. On voit se dévoiler progressivement et subrepticement l’histoire de Mathilde, avec les remords, les souvenirs et les petites joies associés à cette maison.

«Charlotte m’avait envoyé cette entrevue d’Orson Welles où il parlait de l’importance du rythme à l’écran», lance Jeanne Leblanc. «Il y disait que si le rythme est vrai, l’image sera toujours vraie, et cela rejoint vraiment mon obsession de la mise en scène et des respirations des comédiens.»

Pour ce qui est d’Émile, le personnage du jeune Théodore Pellerin, il se révèle un être calme, tout en retenue, qui vit simultanément les dernières heures de sa mère et le retour de sa soeur. «J’ai connu Théodore quand il avait 16 ans dans un court métrage. Il s’est greffé au projet dès le début et nous avons effectué un travail de proximité sur l’ensemble de la production. Théodore est une tête chercheuse», dit Jeanne Leblanc. 

Voilà un film franc qui respire, où la parole est économisée, où les comédiens semblent avoir trouvé leur espace et où les subtils flashbacks sont élégamment disséminés dans la maison et dans un traitement sonore discret et efficace.

Première mondiale ce soir aux RVQC

Sortie le 2 mars 2018

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